L’une, l’association/lobby SolarPower Europe, regroupe 168 entreprises et syndicats de la filière solaire sur le Vieux Continent. De la PME AboWind à la multinationale Total en passant par le Syndicat des énergies renouvelables (SER), en France. L’autre, EIT InnoEnergy, investit 560 millions d’euros, financés par l’Union européenne, dans 500 programmes de recherches et d’innovation européens, en plus de cursus de formation. À Grenoble, le 24 février dernier, les deux entités ont annoncé le lancement de l’Initiative pour le solaire photovoltaïque en Europe (European Solar Initiative, ESI), soutenue par la Commission européenne. « L'ESI vise à redéployer une industrie manufacturière solidement ancrée sur le territoire européen dans le domaine du photovoltaïque, à tous les échelons de la chaîne de valeur depuis les matières premières jusqu'au recyclage » précise un communiqué commun. Sur les dix prochaines années, 20 GW de demandes supplémentaires par an sont prévus en Europe. Selon l’ESI, une (re)localisation européenne de l’offre industrielle pourrait générer 40 milliards de PIB par an ainsi que 400 000 emplois directs ou indirects.
Diego Pavia, directeur général d'EIT InnoEnergy, précise que : « la combinaison de la demande de plans nationaux en matière d'énergie et de climat, de faibles coûts du capital, de réussites remarquables dans le domaine du développement technologique en Europe et d'un retour de l'investissement dans ce secteur a créé un terrain propice à la renaissance du PV européen. » « Le solaire, technologie renouvelable la plus abordable et la plus créatrice d'emplois, est prêt à réaliser les objectifs du Pacte vert pour l'Europe et à assurer une relance verte » complète Walburga Hemetsberger, directeur général de SolarPower Europe. Selon les derniers chiffres du Baromètre du photovoltaïque, cette production énergétique 131,8 TWh en Europe en 2019 (+7,2 % un an) avec en tête l’Allemagne, l’Italie et la France. Sur fond d’ultra-domination extérieure de la fabrication des modules : huit des dix premiers fabricants mondiaux sont Chinois. De quoi relancer une la guerre commerciale UE-Chine, comme de 2013 à 2018 ?