L’association France Urbaine, regroupe depuis 2015 les métropoles, communautés urbaines hexagonales, etc., avec 104 membres à ce jour. Elle a rendu publique le 7 novembre dernier, à Paris, une étude de 44 pages intitulée "Villes, numérique, et innovation sociale : expériences françaises", dégageant un modèle de smart city « à la française ». « […] L’usage du numérique par les grandes villes françaises est moins le fait d’une course effrénée aux nouvelles technologies que d’une réflexion globale sur sa contribution à l’amélioration du quotidien au niveau local : s’il est technique, le numérique doit d’abord être politique et répondre à une fonction sociétale, d’intérêt général » peut-on y lire, en synthèse des choix détaillés de 15 grandes villes (Angers, Annecy, Dijon, Dunkerque, Grenoble, Issy-les-Moulineaux, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Mulhouse, Nantes, Paris, Strasbourg et Toulouse).
Quatre grands principes politiques s’y dégagent. Tout d’abord, la recherche d’une performance sobre, « qu’elle soit énergétique pour pallier au réchauffement climatique où qu’elle soit liée aux mobilités pour parer à la densité urbaine. » Ensuite, une gouvernance aussi horizontale que de proximité : « Les projets de ville intelligente doivent susciter la compréhension et l’adhésion des citoyens, de celles et ceux qui investissent la ville [jusqu’aux élus et agents, NDLR]… » Avec aussi une grandes adaptation des projets aux spécificités locales malgré des défis communs et enfin un travail partagé avec les communes périurbaines et rurales voisines. « Pour que la ville soit intelligente, elle doit un être un rempart aux disparités territoriales et réfléchir en termes de réciprocité » affirme l’étude. Carlos Moreno, directeur scientifique de la Chaire ETI (entrepreneuriat, territoire, innovation) à l’IAE-Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, souligne d’ailleurs dans l’étude, la force qui est aussi la faiblesse de la "ville intelligente", terme apparu en 2010 : « [leur] construction face à la complexité des défis ne peut se faire que dans un temps long, dans une durée qui dépasse celle de la mandature des maires. »