L’idée des start-up d’Etat est née il y a près de 3 ans, avec la refonte du portail data.gouv.fr : construire de nouvelles solutions numériques via l’intrapreneuriat, afin d’améliorer les services publics – et par là-même d'améliorer la relation entre l’administration et les usagers. Une douzaine d’administrations sont aujourd’hui partenaires de l’opération - portée par le secrétariat général pour la modernisation de l’action publique -, qui commence par un appel à idée en interne. « Nous invitons nos partenaires à faire confiance à leurs agents sur le terrain, insiste Hela Ghariani, responsable de l’incubateur des services numériques au sein de la Direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication de l’Etat (DINSIC). En tant qu’acteurs de la relation entre l’administration et les usagers, ils sont bien placés pour concevoir de nouveaux services, si du moins on leur donne un peu de moyen et de d’autonomie... »
Les agents acquièrent cette autonomie grâce au concept des start-up d’Etat. Suite à l’appel à intrapreneuriat de leur administration, ils peuvent candidater, être sélectionnés par l’incubateur rattaché à la DINSIC, et être accompagnés pour développer leur idée. « Nous parions sur une durée de 6 mois pour que cette petite équipe apporte une solution au problème soulevé. En adoptant les méthodes "lean start-up" et agile, elle peut tester rapidement son produit et être dans une démarche d’amélioration continue. Mais si les usagers ne sont pas satisfaits, nous pouvons arrêter le projet » précise Hela Ghariani.
Inspiration pour les collectivités locales
La solution est étudiée tous les 6 mois avec l’administration partenaire afin d’évaluer sa valeur. Une telle démarche a donné naissance à une quarantaine d’outils, tels que "La bonne boîte" élaboré avec Pôle Emploi, qui consiste à identifier les entreprises les plus susceptibles d’embaucher dans un territoire donné, ou "Marchés publics simplifiés", qui permet de faciliter l’accès des entreprises à la commande publique ; elles peuvent en effet candidater via un simple numéro de SIRET pour la partie administrative, ce qui leur permet de se consacrer davantage à la partie technique de leur dossier.
La démarche des start-up d’Etat n’est pas réservée aux administrations centrales. Les collectivités locales aussi peuvent s’en emparer afin d’améliorer leurs services. Tout d’abord, cela leur insuffle de nouvelles façons de créer des services publics ; ensuite, elles peuvent réutiliser les API en open source pour améliorer l’existant, comme leurs systèmes d’information géographique ; enfin, elles peuvent s’approprier des solutions, telle que "Plante & moi" élaborée par une start-up d’Etat en partenariat avec le ministère de l’Ecologie et du Développement durable (devenu le ministère de la Transition écologique et solidaire). Il s’agit d’un outil numérique facilitant la végétalisation de l’espace public par les citoyens. Dijon, Romainville, Arles ou encore Amiens seraient intéressées pour l'appliquer au niveau local.