« Ce service est unique car il donne pour tous les territoires un accès gratuit et compréhensible à des données uniformisées, permettant de classer les zones urbaines en fonction de leur exposition potentielle au phénomène d’îlot de chaleur », résume le Cerema. L’établissement public vient en effet de mettre en ligne l’outil « Zones climatiques locales » (LCZ), qui donne le degré d’exposition au phénomène d’îlot de chaleur des quartiers de 12 000 communes de France. Plus précisément, il couvre les 88 aires urbaines les plus densément peuplées, soit 44 millions d’habitants.
Rappelons qu’une Zone Climatique Locale (ou LCZ pour "Local Climate Zone" en anglais) est un concept adopté par la communauté scientifique internationale. Il est basé sur une unité de surface urbaine, de la taille de quelques îlots ou d’un quartier, avec une homogénéité de composition urbaine entraînant un comportement climatique homogène. Il existe 17 classes de LCZ différentes, réparties en deux grandes catégories selon qu’il s’agit d’une zone artificialisée ou non (10 classes LCZ « bâties » et 7 classes LCZ « naturelles »). On y retrouve par exemple les ensembles compacts d’immeubles, ceux de tours, de maisons, mais aussi les espaces boisés, les espaces d’eau ou encore les zones industrielles.
Un service gratuit de pré-diagnostic
L’outil du Cerema couvre ces différents types de LCZ en les représentant par un code couleur. En entrant le nom d’une commune, il est ainsi possible de visualiser sur la carte les typologies de LCZ composant le territoire. L’outil indique alors les sensibilités de ces LCZ aux phénomènes de fortes chaleurs (très forte, forte, moyenne, faible, variable …). Il affiche également des statistiques globales pour le territoire. Sur les 12 000 communes couvertes par la plateforme : 248 comptent de 20 000 à 50 000 habitants, 79 de 50 à 100 000 habitants et 40 ont plus de 100 000 habitants.
« Il s’agit d’un service gratuit de pré-diagnostic de sensibilité des quartiers d’un territoire au phénomène d’îlot de chaleur », poursuit le Cerema dans son communiqué. « Il permet aux acteurs territoriaux d’accéder à un premier niveau d’analyse pour prioriser et focaliser leurs actions complémentaires (diagnostic plus poussé sur un périmètre pré-identifié) entraînant un gain de temps et d’argent ».
Ce service gagne en effet à être complété par des analyses intégrant des scénarios d’évolution du climat, notamment via les outils « Climadiag chaleur en ville » de Météo France, précise le Cerema. Le centre de ressources « Plus fraîche ma ville » de l’Ademe propose également aux collectivités un espace projet, afin de réaliser des simulations budgétaires et d’accéder à des recommandations techniques, souligne l’établissement public.