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Grenoble cartographie les caméras de vidéoprotection

Vidéoprotection

La métropole de Grenoble a dévoilé un nouvel outil cartographique répertoriant les caméras qui filment l’espace public et automatisent l’envoi des réquisitions d’images dans le cadre des enquêtes des forces de l’ordre. Une première en France.

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Christophe Ferrari, Président de Grenoble Alpes Métropole (à gauche) et Eric Vaillant, Procureur de la République lors de la présentation du dispositif. ©GrenobleAlpesMetropole

Présentée officiellement mardi 30 janvier, la plateforme de cartographie des moyens de vidéoprotection de l’agglomération de Grenoble (450 000 habitants) a vocation à recenser et géolocaliser toutes les caméras filmant l’espace public sur le territoire, en fournir un descriptif technique, et indiquer leur propriétaire. En effet, une étude menée par la métropole (en partenariat avec la gendarmerie nationale) sur l’utilité de la vidéoprotection dans les enquêtes judiciaires a révélé que les officiers de police et de gendarmerie peinaient souvent à identifier les caméras présentes sur le territoire et à en solliciter les enregistrements, ce qui freinait l’avancée des enquêtes.

 

« Il y avait un problème de connaissance du parc de caméras disponibles », explique Pierre Bejjaji, conseiller métropolitain délégué à la prévention de la délinquance, « les enquêteurs estimaient souvent que le temps de mobiliser cette ressource, c’est-à-dire d'identifier sur le terrain les caméras à proximité, de rechercher les propriétaires et de faire une réquisition des images en bonne due forme, était beaucoup trop long et pénalisait leur travail ». Et il est vrai qu’un certain nombre de réquisitions n’aboutissaient pas car les images qui auraient pu être intéressantes avaient déjà été écrasées, la durée de conservation légale ayant été dépassée.

 

Face à cette problématique, la mission Sûreté et Prévention de la Délinquance a initié à l’été 2022 le projet d’une cartographie interactive. Dès le départ, l’objectif est de faciliter les démarches des forces de l’ordre en répertoriant géographiquement le maximum de caméras, en fournissant des informations techniques (type de caméra, durée de conservation des images…) et surtout en automatisant l’envoi des réquisitions judiciaires pour accélérer les procédures.

 

Des améliorations techniques encore possibles

Développée en interne par le service informatique, la solution est finalisée depuis plusieurs mois. Pour l’heure, seules les caméras déployées par la métropole et la ville de Grenoble ont été intégrées à la plateforme cartographique, soit environ 300 équipements. « Maintenant, nous souhaitons intégrer les caméras des autres propriétaires, à savoir notamment le département, les autres communes de l’agglomération, les transports publics, les bailleurs », poursuit Pierre Bejjaji, « nous pourrions dépasser le millier de caméras au total ». Pour activer ce travail, Christophe Ferrari, le président de la métropole, a d’ailleurs sollicité par courrier l’accord de tous les maires de l’agglomération. Une dizaine ont déjà répondu favorablement.

 

Selon la métropole de Grenoble, cette nouvelle plateforme cartographique constitue une première en France. Et les premiers résultats ne se sont pas fait attendre. Sur la fin de l’année 2023, le nombre de réquisitions a augmenté de 450% par rapport à la même période de l’année précédente. Et le taux de résolution des enquêtes s’est lui aussi amélioré.

 

Toutefois, des améliorations techniques sont déjà envisagées. « Pour l'instant, la plateforme permet de repérer les caméras dans un secteur déterminé, d’éditer une réquisition qui est envoyée automatiquement au propriétaire, mais il faut toujours aller récupérer les images sur place sur une clé USB », souligne Guillaume Gormand, chargé de mission prévention et sécurité, « l'étape suivante, qui nécessitera un travail technique important, consistera à dématérialiser l’intégralité de la procédure en autorisant la récupération des images sur un serveur ». Plusieurs freins sont encore à lever pour aboutir : la signature électronique de la réquisition, la validation par le ministère de la Justice d’une plateforme sécurisée.

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