« Les capacités de production d’hydrogène ont plus que doublé entre 2022 et 2023 », se félicite France Hydrogène. La capacité d’électrolyse installée en 2023 est de 30 MW, contre 13 MW en 2022. La fédération, qui réunit 460 acteurs de la filière, vient de publier son baromètre 2023 du déploiement de l’hydrogène en France. Elle a présenté ses résultats à l’occasion du salon Hyvolution qui se tient à Paris, Porte de Versailles, jusqu’au 1er février. « La dynamique hydrogène se concrétise sur le terrain avec des sites de production qui servent aujourd’hui essentiellement des usages en mobilité », estime Philippe Boucly, président de France Hydrogène, selon un communiqué. D'après l’agence internationale de l’énergie (AIE), avec 300 MW, la France se place dans le peloton de tête en Europe pour ses capacités d’électrolyse.
69 stations ouvertes
La plupart des capacités déployées en 2023 correspondent à des sites de production d’hydrogène renouvelable ou bas-carbone mis en service dans les territoires, ainsi qu’à des stations de recharge avec production sur site. Au total, 69 stations sont ouvertes et 197 projets sont recensés à moyen terme (2025-2026). Ces stations permettent la recharge de tout type de véhicules : bus, bennes à ordures ménagères (BOM), berlines, utilitaires ou vélos. 59 bus sont en circulation, soit un doublement de la flotte par rapport à 2022. « En incluant les commandes fermes des collectivités et les intentions, près de 750 bus pourraient être déployés d’ici 2026 », précise France Hydrogène. Sur le segment des véhicules lourds, trois bennes à ordures ménagères ont été installées et plus de 170 pourraient être déployées à court terme. Concernant les camions, plus de 400 projets sont recensés, dont 130 en cours de déploiement ou financés.
En parallèle, 950 véhicules légers sont en circulation. « Cette flotte a plus que doublé également », souligne France Hydrogène qui précise que des projets emblématiques ont été réalisés celle année, comme la flotte circulant en Île-de-France comptant plus de 500 taxis. « Plusieurs projets massifs sont sécurisés, néanmoins déployer les équipements et les infrastructures demande du temps, des délais que nous devons nous efforcer de réduire au maximum, dans cette phase d’accélération nécessaire pour lutter contre le changement climatique », poursuit Philippe Boucly. Au total, 4,45 GW supplémentaires sont concentrés dans des projets au stade de l’étude de faisabilité.
6400 emplois directs
Par ailleurs, 22 usines sont en activité. Elles fabriquent des équipements tels que des électrolyseurs, des piles, des stations de recharge, des réservoirs ou des véhicules. Les premières usines financées dans le cadre du PIIEC ont posé leur première pierre en 2023. Quand d’autres ont ouvert leurs portes, à l’instar de la gigafactory de piles à combustible de Symbio à Saint-Fons, en décembre, qui emploie 700 salariés.
« L’alliance décarbonation-réindustrialisation fonde la raison d’être de notre filière. Toutes les conditions doivent être réunies pour qu’elle puisse se déployer sans restreindre l’ambition initiale, en favorisant tous les usages de l’hydrogène qui sont créateurs de valeur et d’emploi dans nos territoires », complète Valérie Bouillon-Delporte, co-présidente de France Hydrogène.
La filière représente 6 400 emplois directs en 2023, un chiffre en constante augmentation depuis 2021. Et « des tensions dans le recrutement se font déjà sentir », indique France Hydrogène. Pour répondre aux besoins, les acteurs de la formation adaptent leurs offres. L’objectif : créer 100 000 emplois à 2030. Près de 340 formations liées à l’hydrogène existent déjà.