« Pour chaque nouveau service ou nouveau matériel que nous envisageons d’intégrer à notre SI, nous pouvons désormais connaître immédiatement l’impact carbone lié à sa fabrication et à son utilisation », se réjouit Jean-Noël Olivier, directeur général du numérique et des systèmes d'information de Bordeaux Métropole, « cela nous permet de réaliser de meilleurs choix et d’aligner davantage nos prises de décision avec les objectifs environnementaux du territoire ».
La métropole girondine (850 000 habitants, 20 000 agents publics) a fait du numérique responsable une de ses priorités depuis l’adoption par les élus de la stratégie « Orientations Numériques Partagées » en septembre 2021. Il s’agissait alors de l’esquisse d’une véritable politique publique ayant pour objectif de réguler le numérique et de veiller scrupuleusement à son impact aux niveaux environnemental, social, sociétal et éthique.
« Globalement, nous souhaitions nous assurer que la valeur apportée par le numérique était supérieure à ses externalités négatives », précise Jean-Noël Olivier. La DSI, qui gère plus de 1600 services numériques, s’est alors mise en recherche d’un outil de mesure de l’empreinte carbone numérique lui permettant d’évaluer rapidement l’impact d’un nouveau service ou du remplacement d’un matériel. Elle a fait le choix de la société nantaise Aguaro et de sa solution My IT Footprint, une application qui est venue élargir les fonctionnalités de la plateforme ServiceNow déjà utilisée depuis 2016.
Un numérique choisi et non subi
« Désormais, l’évaluation de l’impact carbone des équipements est prise en compte dès le processus d’achat afin de nous permettre de sélectionner les matériels réellement plus efficaces et plus robustes », souligne Jean-Noël Olivier, « par ailleurs, nous pouvons nous appuyer sur cet outil pour sensibiliser les utilisateurs car l’objectif est celui de la maîtrise, c’est-à-dire un numérique choisi et non subi ». Expérimenté depuis la fin 2022, le dispositif est désormais disponible pour 19 communes de la métropole.
Bordeaux Métropole peut donc faire une évaluation de l’empreinte carbone de l’intégralité du parc IT sur l’ensemble de ces communes, mais aussi comptabiliser toutes les sources d’émissions de gaz à effet de serre, comme par exemple les prestations de services de maintenance ou encore les kilomètres parcourus pour transporter du matériel d’un site à un autre. « Depuis la fin de l’année dernière, nous avons déjà allongé la durée de vie des matériels et acté l’arrêt ou le retrait des équipements inutilisés », indique Jean-Noël Olivier, « grâce à cela, nous avons évité l’émission de deux tonnes de CO2 ».