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[Ze5GDay] : enjeux et usages de la 5G dans les territoires et l’industrie

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Le 21avril 2023 se tenait à Bercy la première édition de " Ze5GDay", une journée BtoB de conférences, prises de parole et démonstrations visant à mettre en lumière l’impact qu’aura la 5G sur de nombreux secteurs d’activité et de nombreux métiers. Un événement coorganisé par Smart City Mag et la Fédération Infranum, en partenariat avec la FNCCR et le salon Mobility for Business. Parmi les principaux thèmes abordés : les opportunités de la 5G pour les territoires et les acteurs industriels, les bonnes pratiques pour monter un projet 5G, ainsi que les questions sensibles de la cybersécurité et de l’impact environnemental de la 5G.

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En introduction de l’évènement : Jean-Noël Barrot, Ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications a réaffirmé l’engagement de l’État pour soutenir le développement de la 5G en France : « Le gouvernement a fait de la 5G une priorité avec déjà le soutien de 21 projets dans le domaine des territoires connectés et de l'industrie du futur, pour un montant de 62 millions d'euros ». Le ministre a rappelé que la 5G répondait à des enjeux de souveraineté nationale et de compétitivité pour les entreprises et territoires français. Pour illustrer ses propos, il a notamment évoqué le projet Smart Water Network mené par groupe Lacroix, b<>com et la communauté d’agglomération Lannion Trégor Communauté. Le principe : utiliser la 5G pour réduire les fuites sur le réseau d’eau potable, grâce de la télégestion. (Crédit photo : Jean-Michel Sicot)
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Comment la 5G révolutionne la productivité industrielle et tertiaire ? Telle était la question centrale abordée par la première table ronde. « Le réseau privé 5G que nous déployons pour 10 ans sera un levier de compétitivité. Sa faible latence et les possibilités de multiplication des capteurs sont au centre de notre projet », a déclaré Aurélien Bergonzo (à droite), Director Innovation &Technology chez Acome Group. Parmi les usages de la 5G, il a évoqué la maintenance prédictive, le contrôle à distance des AMR (robots mobiles autonomes) et l’opérateur augmenté utilisant des lunettes VR. De son côté, Imane Abdouh (au centre), Chef de projet - Projet Living Labs 5G e.SNCF, a évoqué certains usages de la 5G déjà mise en place par l’entreprise ferroviaire : « La 5G doit permettre à nos agents de disposer d’une connectivité de haut niveau, sans interruption. Et dans les gares, la 5G peut servir aux opérations de maintenance ».
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« La 5G est un sujet de souveraineté. Nous travaillons sur le développement des usages mais aussi sur l'offre, pour que des acteurs français proposent des solutions 5G », a déclaré durant cette même table ronde Marc Jamet (à gauche), Directeur de projets 5G et réseaux du futur - Coordinateur national de la Stratégie d'accélération 5G à la Direction Générale des Entreprises (DGE). Olivier Ract-Madoux (à droite), Directeur Marketing & Commercial Totem France, a rappelé que la 5G ne s’oppose pas au déploiement d’autres technologies, dont le WiFi : « Nous travaillons sur la mutualisation des infrastructures de télécommunications pour qu'elles accueillent de la 5G à côté d'autres technologies, notamment dans les stades où plusieurs systèmes peuvent cohabiter ».
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Chez ArcelorMittal, qui a déployé le plus grand réseau privé 5G de France, cette technologie est notamment utilisée pour mettre à la disposition des « managers postés » (présents sur les chaînes de production) des outils de travail mobiles qui fonctionnent dans un environnement contraint. « La 5G nous permet de gagner un temps précieux. C’est un outil de compétitivité, sachant que nos compétiteurs en Asie sont et vont s'équiper en 5G », a souligné David Glijer (intervention vidéo), Chief Digital Officer et Directeur de la Transformation Numérique pour ArcelorMittal France.
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Durant son keynote, Jérémy Blanchemain, Responsable Marketing Produit 4G/5G Privé chez Hub Onea rappelé que la 5G est une norme combinant plusieurs technologies. « Cette combinaison permet à la 5G d’offrir de nombreuses fonctionnalités et de maintenir un très haut niveau de qualité de services en indoor comme en outdoor ». Parmi les usages industriels, il a évoqué celui des AGV (Automated Guided Vehicles) dont le système de guidage peut être déporté du robot vers le cloud, grâce à la faible latence et aux débits d’une connexion 5G. « L’intelligence de l’AGV n’est ainsi plus embarquée, ce qui permet notamment d’en réduire les coûts ». Il a aussi rappelé que la 5G peut supporter des services critiques, en donnant comme exemple l’exploitation par le Groupe ADP (anciennement Aéroports de Paris) de la 5G pour la gestion des bagages.
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La deuxième table de ronde de cette journée était consacrée aux « clés du succès » pour lancer un projet 5G, de sa planification à la mise en production, en passant par le financement. Sur la méthode : « il faut passer par une phase de test, avec un démonstrateur qui va permettre de développer les cas d'usages », a recommandé Florence Erpelding (à droite), Direction Stratégie des Marchés et Réglementation chez Axione. Côté financement : « Il faut que le financement soit en partie supporté par le client final. Nous avons des exemples de projets financés par les offreurs de solutions qui n’ont pas abouti ». De son côté, la Caisse des Dépôts a rappelé qu’elle accompagnait financièrement les projets 5G. « Nous venons de lancer une offre de financement autour du numérique qui intègre un volet 5G couvrant toutes les briques techniques, de la fibre aux datacenters, en passant par l'infrastructure réseau », a souligné Sarah Fauconnier (à gauche), Investisseur Infrastructures Numériques. (Crédit photo pour Florence Erpelding : Jean-Michel Sicot)
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Comment identifier les cas d’usages de la 5G ? Pour Thomas Hervieu, délégué général de l’AGURRE (au centre), il faut déjà commencer par déployer le réseau et ensuite « les cas d’usage viennent naturellement ». Mais il a pointé du doigt un des freins constatés lors de premiers projets 5G : la disponibilité de terminaux compatibles. Une difficulté mise en avant également par François Hedin (à gauche), p-dg de Weaccess Group. « La problématique des terminaux est réelle, notamment sur l'usage autour de la VoIP ». Sur la méthode, François Hedin (à gauche) a également recommandé d’impliquer les salariés dans tout projet 5G. « Lors de notre premier projet signé, ce sont les salariés qui ont choisi les terminaux. Cette implication est impérative pour réussir un projet 5G ». (Crédit photo : Jean-Michel Sicot)
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La troisième table ronde était consacrée aux usages de la 5G pour les territoires intelligents. Bertrand Serp (au centre), vice-président de Toulouse Métropole en charge de la transition digitale est revenu sur le projet Hi5, mené avec Alsatis, qui a démarré en début d’année. Son objectif : la mise en place d’une infrastructure de connectivité mobile 5G mutualisée et multi-services. « Outre les services de la collectivité, ce réseau a vocation à être ouvert aux entreprises, ce qui permettra de trouver un modèle économique », a déclaré Bertrand Serp. Pour Anaïs Verderi (à gauche), directrice commerciale d'Alsatis : « Une infrastructure 5G privée déployée par une collectivité gagne à être ouverte aux acteurs du territoire ». Outre Toulouse, elle a également évoqué le projet 5G de Paris La Défense dont le réseau sera accessible aux entreprises du célèbre quartier d’affaires. Dans le même esprit d’ouverture : Stéphan Guidarini (à droite), Responsable Pôle Conseil chez Unitel Group, a rappelé l’intérêt des Fab Labs 5G. « Ces Fab Labs permettent aux acteurs des territoires, privés comme publics, de tester les usages de la 5G. Le 4 mai prochain nous allons inaugurer un Fab Lab 5G à Aix-en-Provence où les communes pourront venir tester des solutions 5G ». (Crédit photo Stéphan Guidarini : Jean-Michel Sicot)
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Sur le port du Havre, le réseau 5G déployé sur le site permet de « connecter les hommes, mais aussi les équipements sur une large zone », a expliqué Cyril Chédot (à droite), Responsable de la Mission Innovation et Relations avec la Place Portuaire d’Haropa Port. Il a évoqué des applications de la 5G dans le domaine portuaire comme le pilotage à distance des chariots cavaliers transportant les conteneurs, le téléchargement des données de navires arrivant au port ou encore la maintenance connectée. Ce projet est notamment mené avec l’équipementier Nokia qui a rappelé sa participation à de nombreuses expérimentations en France autour de la 5G dans les territoires. « Nous avons une offre complète à destination des territoires, dont le cœur de réseau », a souligné Loïc Thomas (à gauche), Directeur des Ventes Secteur Public chez Nokia France.
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La dernière table ronde de cette première édition du Ze5GDay s’est conclue en abordant les perceptives de déploiement de cette technologie en France. « Nous ne sommes pas en retard. Nous tablons sur une maturité du secteur pour 2024/2025. C’est donc le moment d’y aller », a expliqué Philippe Herbert (à droite), président de la mission 5G industrielle. « Les projets 5G prennent 2 à 18 mois pour être menés à bien. Il faut donc les lancer dès aujourd’hui. » Philippe Herbert a également abordé la question de l’impact environnemental de la 5G en rappelant qu’un réseau 5G est plus efficace que la 4G sur le plan énergétique. « Grâce notamment à la maintenance prédictive, la 5G permet aussi d’augmenter la durabilité des équipements industriels ». Mathieu Lagrange (à gauche), directeur Réseaux et Sécurité chez b<>com a pour sa part abordé la question de la cybersécurité des réseaux sans fils, auxquels la 5G apporte des réponses. « Un réseau 5G est une enclave dans le SI qui propose un haut niveau de protection contre les attaques cyber. Par rapport à la 4G, la 5G offre une amélioration notable en matière de cybersécurité ». (Crédit photo : Jean-Michel Sicot)
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Toujours sur la question de l’impact environnemental, Hacène Lahreche (à droite), Directeur Innovation/connectivité à e.SNCF a souligné qu’« avec la 5G il est possible de couvrir une large zone avec peu d’équipements, ce qui signifie aussi moins de travaux pour le déploiement et moins de maintenance ». Enfin, Catherine Gabay (à gauche), Directrice adjointe du Contrôle du Spectre à l’ANFR a rappelé la nécessité d’aborder la question du brouillage dans le cadre des projets 5G. « Une des missions de l’ANFR est de lutter contre les brouillages du spectre radio. Cette problématique doit être prise en compte dans le cadre des projets 5G lors des déploiements des équipements ». (Crédit photo : Jean-Michel Sicot).
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En clôture de ce Ze5GDay, Serge Abiteboul, membre du collège de l’ARCEP, a rappelé que la 5G n’avait « emballé tout le monde » lors de son lancement en 2020. Mais aujourd’hui la situation a évolué et la 5G est devenue un enjeu de souveraineté nationale. « Notre rôle est celui d’un facilitateur de l’innovation », a précisé le responsable. Il a évoqué deux changements majeurs dans l’accès aux fréquences, qui devraient accélérer les projets 5G dans les entreprises et les territoires. Le premier est le décret du 5 janvier dernier qui modifie les modalités d’accès à la bande de fréquences 2,6 GHz. « Le principe est de rendre cette fréquence désormais accessible, notamment financièrement, à des acteurs comme les PME et ETI ». L’autre mesure est la mise en place du guichet d’expérimentations sur la bande des 3,8-4,0 GHz qui durera jusqu’au 31 décembre 2023. Un guichet ouvert aux industriels mais aussi aux acteurs de la ville intelligente. « N’hésitez pas à venir nous voir », a-t-il conclu. (Crédit photo : Jean-Michel Sicot)
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