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Les recommandations de RTE pour atteindre la neutralité carbone en 2050

Performance énergétique

Le gestionnaire du réseau de transport d’électricité français a rendu public les principaux enseignements de son étude prospective « Futurs énergétiques 2050 ». Très attendue, cette dernière dresse les principaux scénarios envisageables de modification du mix énergétique pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

 

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RTE a dévoilé les conclusions de son étude « Futurs énergétiques 2050 », le 25 octobre dernier. Ce travail, qui a mobilisé 40 personnes pendant 2 ans, avait été initié en réponse à une saisine du gouvernement en 2019. « RTE produit tous les ans ce type de document prévisionnel sur la sécurité d’approvisionnement à échéance de 10 ou 15 ans, mais ce rapport est inédit car il pousse l’étude à un horizon plus lointain, à savoir 30 ans », explique Thomas Veyrenc, directeur exécutif en charge de la stratégie, de la prospective et de l’évaluation, « avec celui-ci, notre objectif est d’éclairer les décisions politiques et plus largement le débat public sur la transition énergétique ».

 

Thomas Veyrenc, directeur exécutif en charge de la stratégie chez RTE

Cette étude très attendue, et qui a nécessité une large consultation, atteint sans nul doute son objectif car elle permet de mieux cerner les marges de manœuvre qui s’offrent désormais à nous en matière de transformation du mix énergétique. En effet, dans les années qui viennent, la France va devoir simultanément réduire drastiquement le recours aux énergies fossiles et produire davantage d’électricité. L’enjeu est donc d’établir précisément la place que vont occuper le nucléaire et les énergies renouvelables dans la production d’électricité, avec comme objectif prioritaire la neutralité carbone en 2050.

 

L’électricité va devenir la principale énergie du pays

Le rapport rappelle que la neutralité carbone implique une transformation de l’économie et des modes de vie, et une restructuration du système permettant à l’électricité de remplacer les énergies fossiles comme principale énergie du pays. Il fait émerger plusieurs enseignements principaux (qui s’apparentent à des recommandations) pour y parvenir :


- Tout d’abord, pour réduire l’empreinte carbone et atteindre les objectifs climatiques, il est nécessaire de faire baisser la consommation énergétique (en agissant sur l’efficacité et la sobriété énergétique) et d’accélérer l’électrification des procédés.


- S’agissant de la transformation du mix énergétique, 6 scénarios sont envisagés dans l’étude, allant d’un modèle reposant à 100% sur les énergies renouvelables jusqu’à une coexistence à 50/50 avec le nucléaire (ce qui induit la construction de nouveaux équipements nucléaires, EPR et SMR). Dans tous les cas de figure, l’atteinte de la neutralité carbone est impossible sans un développement significatif du renouvelable.


- D’un point de vue économique, dans tous les scénarios imaginés, les réseaux électriques doivent être rapidement redimensionnés pour rendre possible la transition énergétique. Le rapport souligne également l’intérêt d’accroître le pilotage de la consommation et d’installer des batteries pour accompagner le solaire.


- Au niveau technologique, la création d’un « système hydrogène bas-carbone » performant est considérée comme un atout pour décarboner certains secteurs difficiles à électrifier, et une nécessité dans les scénarios à très fort développement du renouvelable afin de stocker l’énergie. Par ailleurs, la transformation du système électrique doit intégrer dès à présent les conséquences probables du changement climatique, notamment sur les ressources en eau, les vagues de chaleur et les régimes de vent.


- En matière d’impacts environnementaux, le développement des énergies renouvelables doit se poursuivre dans chaque territoire en s’attachant à la préservation du cadre de vie. Par ailleurs, l’étude pointe les effets de la transition énergétique sur l’approvisionnement en ressources minérales, particulièrement pour certains métaux, qu’il sera nécessaire d’anticiper.

 

 

En conclusion, selon le rapport de RTE, le système électrique de la neutralité carbone peut être atteint à un coût maîtrisable pour la France d’ici 2050. En revanche l’étude indique que, pour honorer l’objectif fixé par l’Europe pour 2030 (réduction de 55% des émissions carbone), il semble nécessaire de développer le plus rapidement possible les énergies renouvelables matures et de prolonger des réacteurs nucléaires existants. « Des compléments à ce rapport seront rendus publics au premier trimestre 2022 », ajoute Thomas Veyrenc, « ils permettront d’approfondir certains éléments, notamment les croisements entre scénarios de consommation et de production, et de restituer toutes les variantes et analyses de sensibilité ». A noter également que cette étude pourrait être mise à jour tous les 5 ans pour rendre compte de l’évolution de la situation.

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