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Capteurs de CO2 et purificateurs d’air : les collectivités s’équipent progressivement

Qualité de l'air

Afin d'éviter de se retrouver confrontées à de nouvelles fermetures de classes, diverses collectivités locales ont déjà fait le choix d’installer des capteurs de CO2 et des purificateurs d’air dans les établissements scolaires. D’autres travaillent actuellement sur des projets de ce type. Toutefois, l’équation n’est pas simple car les budgets territoriaux sont de plus en plus serrés. Plusieurs options se dégagent. Explications.

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Philippe Mongreville, président-fondateur d’UV Flash Services.

Les moyens d’améliorer la qualité et le traitement de l’air dans les établissements scolaires sont débattus dans de nombreuses collectivités locales depuis la rentrée, aussi bien dans les conseils municipaux, départementaux que régionaux. Derrière ce vif intérêt se cache la nécessité de trouver des solutions permettant d’avoir les meilleures chances de garder les salles de classe ouvertes toute l’année, quelle que soit l’évolution de la pandémie du Covid-19. Bien sûr, comme l’a récemment rappelé Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education nationale, la ventilation des salles de classe par ouverture régulière des fenêtres doit rester la priorité. Toutefois, l’arrivée de conditions climatiques hivernales risquent de rendre difficile l’application de cette consigne dans les mois qui viennent.

 

Les élus et responsables des services généraux étudient donc de près l’option qui consiste à équiper les classes et les réfectoires de capteurs de CO2 et de purificateurs d’air. Les premiers cités permettent d’alerter lorsque le taux de CO2 nécessite l’ouverture des fenêtres, les seconds traitent l’air ambiant en filtrant polluants, bactéries et virus. Certaines collectivités ont décidé de ne pas attendre le blanc-seing du gouvernement pour investir dans ce type de matériels et ont commencé à équiper les établissements dont ils ont la responsabilité. C’est notamment le cas de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui a annoncé récemment, par la voix de son président Laurent Wauquiez, avoir pour objectif le déploiement de plus de 2000 purificateurs d’air et 3000 capteurs de qualité de l’air dans les lycées du territoire. Pour justifier son choix, la région s’appuie sur les résultats d’une étude (commandée au laboratoire Virpath) concluant que les purificateurs étaient efficaces à 99,2%.

 

Les purificateurs réservés aux réfectoires 

D’autres régions sont en train de s’emparer du sujet, notamment l’Ile de France, le Centre-Val de Loire et les Hauts de France, tout comme certains départements (la Mayenne, l’Eure…). Mais c’est au niveau communal que les initiatives sont les plus nombreuses. Face aux demandes répétées des enseignants et des parents d’élèves, les mairies se doivent en effet de prendre des initiatives malgré des marges budgétaires souvent réduites. « Le niveau d’investissement à consentir est fonction de multiples paramètres », explique Meriam Rekaik, business development manager chez Clementz Euromegras, « il dépend du volume des pièces, du nombre de fenêtres, des systèmes de ventilation existants, du nombre d’élèves par classe… ». Dans les faits, de nombreuses collectivités préfèrent équiper les salles de classe exclusivement de capteurs CO2 (entre 50 et 500 € l’unité) et réserver les purificateurs d’air (entre 500 et 4000 €) aux réfectoires.

 

Classe équipée du système Oko Pur

« C’est malheureusement souvent un choix par défaut car, si les capteurs de CO2 sont intéressants, ils ne sont pas suffisants pour éviter qu’une personne qui a contracté le virus ne contamine les autres personnes présentes dans la même pièce », souligne Philippe Mongreville, président-fondateur d’UV Flash Services, « la position des collectivités est vraiment difficile car elles aimeraient installer des systèmes efficaces et fiables mais leurs budgets sont en constante restriction ». Du reste, pour tenter d’attirer l’attention sur ce sujet, une trentaine de médecins, enseignants et chercheurs ont signé à la mi-août une tribune dans le journal Le Monde pour appeler les pouvoirs publics à octroyer des financements supplémentaires pour les purificateurs d’air.

 

 

Les lampes UV-C se démocratisent 

Par ailleurs, il faut noter que plusieurs technologies existent aujourd’hui en matière de traitement de l’air. La plus répandue repose sur l'utilisation de filtres HEPA, mais les produits intégrant une lampe UV-C commencent également à se développer. « Ce sont des modèles qui évitent d’avoir à changer les filtres tous les mois, ce qui constitue une réelle économie », souligne Alexandre Okorokoff, PDG de la société Oko Pur, « seule la lampe est à remplacer tous les trois ans ». Présentant des niveaux d’efficacité comparables sur les polluants et virus, la technologie UV-C permet également de détruire les pollens ainsi que les odeurs naturelles et chimiques. Plusieurs mairies ont fait ce choix, comme la commune de Peynier en région PACA qui a pris la décision d’équiper ses salles de classe dès l’année dernière.

 

« Aujourd’hui, les purificateurs d'air complètent les mesures sanitaires mises en place par l'école en venant purifier des germes, polluants et pollens », explique Sandrine Ventre, directrice de l’école primaire, « l’ensemble du dispositif a démontré son efficacité ».

 

Une chose est sûre, munis de filtres ou de lampes UV-C, les purificateurs d’air n’ont pas fini de susciter des débats.

 

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