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Grenoble teste les tandems électriques, en libre service

Vélo

250 vélos bi-places ont été installés en free-floating dans la métropole des Alpes en mai dernier. « Une offre de mobilité complémentaire et une alternative à la voiture », pour la collectivité. Angers et Paris s’apprêtent également à franchir le pas.

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Le covélotage, c’est le principe mis au point par la société Pony. Grenoble est la première ville séduite par ce concept de vélo électrique biplace, en libre-service. 250 « Double pony » y ont été installés en free-floating en mai dernier. « C’est un service qui vient compléter l’offre locale. Nous ne souhaitons pas multiplier les offres similaires mais trouver de nouvelles formes de mobilité pour proposer un maximum de possibilité et ainsi, des alternatives à la voiture individuelle », contextualise Sylvain Laval, vice-président de la Métropole, qui propose également à la location des vélos mécaniques ou électriques, de courte ou longue durée. Pour Guillem Leroux, responsable développement de la société Pony (40 salariés), l’idée est aussi de « retrouver le côté social de la voiture, que l’on perd un peu avec le deux-roues traditionnel. Avec ces tandems électriques, on peut se balader en couple, entre amis ou avec des collègues mais aussi transporter des enfants. »

 

Cibler d’autres catégories de population, c’est d’ailleurs la seconde motivation de la Métropole de Grenoble. « Les Double Pony permettent de toucher des personnes qui n’iraient pas forcément vers des vélos classiques. Les familles mais aussi tout ceux qui ont besoin de transporter des charges », détaille Sylvain Laval. Et depuis quatre mois, le « bilan est plutôt positif », estime-t-il. La Métropole ne déplore aucun accident ou acte de vandalisme. Chaque véhicule réalise deux à trois trajets par jour et environ 50 % des usagers l’utilisent à deux. D’autant que pour l’implantation de ces nouveaux deux-roues, la collectivité n’a pas eu à débourser un centime. 

 

Des vélos vendus à des particuliers 

Pony a mis au point un modèle économique « participatif ». Via son site Adopteunpony.com, la start-up met en vente ses vélos avant de les installer en libre-service dans les villes. Des particuliers peuvent donc en faire l’acquisition pour 1 790 € et récupèrent ensuite 50 % des sommes issues de la location. Pour les utilisateurs, le déverrouillage, via un QR code et une application mobile, coûte 1€. Puis il faut débourser 19 centimes par minute d’utilisation. « Un trajet coûte entre 2,50 et 4 € », éclaire Guillem Leroux. Quant aux villes, elles n’ont qu’à donner, ou non, leur accord pour que ces vélos puissent stationner sur l’espace public. « Nous leur versons ensuite une redevance », indique le responsable du développement de l’entreprise, créée en 2017 à Angers. La Métropole de Grenoble avait, elle, directement lancé un appel à manifestation d’intérêt pour attirer un opérateur.

 

Pour autant, certaines villes ont totalement interdit cette pratique. C’est le cas de Nantes, par exemple. Toutes les tentatives des opérateurs de free-floating pour y installer des trottinettes électriques ont été avortées. La société Pony en a d’ailleurs fait les frais. En octobre 2018, elle a tenté l’implantation de 18 vélos en centre-ville, « sans prévenir », selon la mairie. Les services municipaux ont donc rapidement demandé à la société de débarrasser les rues de ces deux roues. A ce moment là, aucun cadre ne réglementait les installations de véhicules électriques en free-floating. Et c’est face à ce vide juridique que Nantes a choisi de refuser toute implantation. Via des appels à manifestation d’intérêt, Grenoble souhaite, elle aussi, éviter le « déploiement anarchique des solutions de mobilités douces sur son territoire. Comme c’est arrivé dans certaines grandes villes françaises », rappelle le vice-président de la Métropole. 

 

50 tandems à Angers 

De son côté, Pony continue sur sa lancée avec ses tandems électriques. La société vient tout juste de séduire une seconde ville : Angers. Une cinquantaine de deux-roues y sont déjà installés et la flotte devrait progressivement augmenter. « Nous allons également déployer cette offre à Paris, assure le responsable du développement. Mais les pénuries de composants et les retards du transport maritime freinent notre déploiement. »

 

La société fabrique en effet ses vélos à Taïwan. Mais c’est depuis Angers qu’elle les conçoit. Elle développe également des trottinettes et des vélos électriques, ainsi que des bicyclettes mécaniques. Avec ces différents véhicules, Pony est déjà présente à Bordeaux, Angers et Paris mais aussi en Belgique, à Liège, Namur et Bruxelles ainsi qu’à Oxford, en Angleterre et Turin, en Italie. Son ambition est claire : se déployer partout en Europe.

 

 

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