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Les Hauts-de-Seine testent la route du futur

Technologie

Afin de fluidifier et sécuriser son trafic routier, le département du 92 explore les possibilités de la route du futur. Les Hauts de Seine débutent quatre expérimentations exploitant des marquages au sol lumineux, des consignes pour voitures connectées, de l’éclairage public adaptatif ou encore : des feux tricolores pilotés avec une prédiction de trafic à 15 minutes. Des dispositifs qui pourraient être déployés en Île-de-France, mais aussi ailleurs, grâce à un partenariat avec le Cerema.

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Un marquage lumineux au sol qui s'active en présence d'un cycliste permet à tous les usagers de la route de mieux voir la piste cyclable.

Depuis début avril, le département des Hauts-de-Seine expérimente quatre technologies innovantes sur l’axe très emprunté du boulevard circulaire de La Défense. Objectif : tester en situation réelle la fiabilité des dispositifs, leur acceptabilité par les habitants et leur impact sur le trafic.
« Ce boulevard circulaire cumule beaucoup de problématiques, notamment un trafic quotidien d’environ 30 000 véhicules avec d’importants déplacements pendulaires, mais aussi la présence de vélos et de piétons, ainsi que de carrefours complexes … ce qui en fait un très bon site de tests pour la route du futur », explique Charles Chemama, directeur de la mission de La Défense au département des Hauts-de-Seine.
Rappelons que cet axe était auparavant géré par l’Etat mais a été « départementalisé » en 2017. Depuis trois ans, le 92 a entamé de travaux de rénovation et mène des réflexions pour « résoudre ses défauts et améliorer son intégration dans le quartier d'affaires et dans le tissu urbain environnant ». C’est dans ce contexte que le 92 a lancé en 2019 l’appel à projets : « RD993 LAB » afin de tester « des solutions innovantes pour fluidifier et sécuriser le trafic de la route du futur ». Une initiative menée en partenariat avec le Cerema.


Quatre technos en test

Quatre dispositifs ont été retenus dans le cadre de cet appel à projets. Le plus « visible » est sans conteste le projet « Flowell », mené par le groupe Colas. Il s’agit d’un marquage lumineux dynamique intégré dans la chaussée au moyen de dalles LED. Concrètement, des capteurs détectent la présence de piétons, cyclistes ou véhicules à un carrefour. Le système allume alors des marquages au sol en fonction de ce contexte, renforçant ainsi la visibilité du passage piéton, de la piste cyclable ou de la ligne d’arrêt au feu tricolore. L’enjeu est ici de sécuriser les mobilités douces en améliorant la lisibilité des carrefours complexes.
Le deuxième dispositif est également basé sur un éclairage dynamique, mais déployé cette fois sur une dizaine de luminaires, afin de varier leur intensité lumineuse en fonction du passage de piétons, de cycliste ou de véhicules. Pour cela, des capteurs de présence sont intégrés aux lampadaires. Le groupe Eiffage, qui a développé cette solution, a également déployé un revêtement particulier sur le sol, réfléchissant la lumière. Baptisé Luciole, ce système a déjà été mis en place dans la commune de Revin depuis 2018. Il est censé permettre de réaliser des économies allant jusqu’à 70 % sur la consommation électrique de l’éclairage public.
Troisième innovation testée à La Défense : la gestion prédictive du trafic. Portée par Citeoset Qucit, la solution exploite des outils d’intelligence artificielle pour prédire à 15 minutes l'état de la circulation. Les algorithmes traitent des données collectées en temps réel ainsi que des historiques du trafic. Ce système doit permettre principalement d’optimiser la gestion des feux tricolores, en proposant des modulations des plans de feux de manière anticipée.
Dernière expérimentation : un système d'optimisation des flux de circulation aux feux tricolores (SOFFT) développée par le groupe Aximum. Il repose notamment sur l’envoi de consignes routières aux automobilistes, sur leur smartphone ou sur leursystème de navigation embarqué. Il s’agit principalement de recommandations de vitesse. « L’automobiliste va savoir qu’en roulant à telle allure, il bénéficiera des feux verts », résume Charles Chemama. Ce système sera expérimenté par testeurs du département et du Cerema.


Une réplicabilité au-delà des grandes agglomérations

Le département des Hauts-de-Seine se donne un an pour dresser un premier bilan de ces expérimentations. « La perspective est de nourrir nos réflexions et nos pratiques pour éventuellement déployer ces dispositifs sur d’autres sites du département », confie Charles Chemama. « Grâce au partenariat avec le Cerema, cette expérimentation pourra aussi bénéficier à d’autres territoires. Ces technologies ne ciblent pas que des périphériques de grandes agglomérations, mais toute infrastructure routière ayant des enjeux de fluidité et de sécurisation du trafic ». Le Cerema va évaluer les quatre expérimentations sur la base d’analyses vidéo, mais aussi d’interviews d’habitants. Ces évaluations devraient être rendues publiques au printemps 2022.

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