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De la safe city à la smart city : comment franchir le pas ?

Sécurité

Tribune rédigée par Xavier Vignon, président de Sogetrel et vice-président de la FIRIP.

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Près de 80 % des villes de taille moyenne sont équipées en vidéoprotection.

Avec près de 80 % des villes de taille moyenne équipées, la vidéoprotection est entrée dans les mœurs des villes françaises. Ce qui, il y a encore quelques années, était perçu comme le privilège des grandes métropoles s’est aujourd’hui imposé comme une évidence pour assister les forces de polices nationales et municipales dans le contexte actuel. Cette généralisation de la vidéoprotection s’est accompagnée d’une évolution technologique dont le potentiel n’est pas encore totalement perçu par les villes avec le passage de caméras analogiques aux caméras numériques. En effet, sans nécessairement s’en rendre compte, les collectivités se sont dotées de l’outil qui leur permet aujourd’hui de passer d’une démarche de safe city à celle de smart city.

Cet anglicisme, si apprécié des élus et des acteurs privés, consiste à mettre l’innovation numérique au service des villes pour sortir d’une logique de silo, mutualiser les retours d’expérience et les investissements pour améliorer la qualité de vie et l’attractivité des territoires urbains. Il ne s’agit pas d’un processus totalement nouveau, et les villes équipées de dispositifs de vidéoprotection en font l’expérience depuis longtemps : la mise en place des équipements implique un nombre important de parties prenantes à l’échelle de la collectivité, des élus aux associations de riverains et commerçants, les agents de police municipale et leurs homologues de la gendarmerie, la Direction des Systèmes d’Informations, les services techniques… Le tout dans l’objectif de lutter contre le sentiment d’insécurité et contribuer ainsi au bien-être des administrés.

 

D’une logique de protection à une logique d’hypervision

Cette multitude d’yeux posés sur la ville n’a pas qu’un simple – mais essentiel – rôle sécuritaire. Elle permet également de mesurer en temps réel le pouls de l’agglomération, comprendre son fonctionnement à travers les flux de véhicules et de personnes qui y circulent pour, entre autres, redéfinir la mobilité, réduire les dépenses d’éclairage public, fluidifier la circulation des véhicules de transport en commun, garantir la disponibilité des aires de livraison pour éviter les doubles files et les interminables bouchons sur les artères commerçantes…

Avec la vidéoprotection, les villes équipées ont fait le choix de se doter d’un formidable outil basé sur trois piliers essentiels : des capteurs disposés sur la voirie (les caméras), un réseau performant (la fibre) et un stockage de bonne qualité avec le passage au numérique, et un système de supervision graphique permettant d’interpréter les évènements en temps réel et à posteriori (le CSU). Dorénavant, l’enjeu est de mettre à profit ces formidables atouts en passant d’une logique de protection à une logique d’hypervision : si les images sont destinées aux forces de sureté, les données collectées peuvent être partagées par les différents services municipaux, les administrés et les acteurs économiques locaux. Ce partage de l’information et l’inclusion de toutes les parties prenantes de la ville permet tout à la fois de prendre en compte les intérêts de chacun tout en se prévenant d’une dérive technocratique et d’une logique de surveillance.

La smart city n’est donc pas, elle non plus, l’affaire de quelques communes privilégiées en France. Le débat était le même il y a quelques années pour la safe city, et la vidéoprotection aujourd’hui n’est plus l’occasion d’échanges enflammés dans des conseils municipaux aux couleurs politiques pourtant très diverses. Tous les voyants sont au vert pour mettre l’innovation au service des collectivités à moindre coût, grâce aux nombreuses infrastructures de protection, de réseau et de supervision déployées depuis maintenant plusieurs années par les villes.

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