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En France, la ville 100% smart n’existe pas

Smart city

En mai dernier, le cabinet Roland Berger a publié une étude sur "Les smart cities à la française". En substance, ce document observe une intention des villes d’aller vers plus d’intelligence, mais sans atteindre des résultats probants. Retour sur quelques chiffres marquants avec Romain Lucazeau, co-auteur de l’étude.

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Le cabinet Roland Berger évoque 9,2 milliards d'euros d’économies budgétaires annuelles pour les collectivités grâce aux démarches smart cities.

La ville 100% smart n’existe pas en France

La ville intelligente française proposerait davantage une juxtaposition d’initiatives et une expérimentation technologique qu’un projet complètement abouti ou répondant à une stratégie globale. Et ce, dans le meilleur des cas, puisque 56% des principales villes du pays n’aurait pas amorcé de démarche smart city d’après l’étude. Romain Lucazeau, l’un des co-auteurs, préconise de commencer par « cartographier toutes les actions que l’on peut mener sur son territoire » avant de mettre en œuvre certaines idées et de les « piloter de manière transversale ». « Il faut aussi réfléchir au business modèle, à un équilibrage coût/bénéfice global, c’est-à-dire que l’équation doit aussi prendre en compte les externalités comme l’augmentation de l’attractivité du territoire » ajoute l’expert.

 

4 âges pour la ville intelligente

L’étude évalue le niveau des principales smart cities françaises selon 4 âges. Le plus avancé (le 4), concerne Paris, Montpellier, Nice ou encore Lyon ; les petites communes sont, la plupart du temps, en âge 1. Toutefois, Romain Lucazeau précise que des cités telles que « Paris ou Toulouse se positionnent et se "markettent" comme des smart cities alors qu’elles n’ont pas développé tous les aspects de la ville intelligente ». L’étude évalue également la maturité des thématiques de la ville intelligente (tiers-lieux, BIM, qualité de l’air, mobilité, etc.), c’est-à-dire à la fois le développement des technologies et leur appropriation par les collectivités. Les infrastructures arrivent en tête, avec un niveau de phase 4, l’e-administration est loin derrière, en phase 2, l’agriculture urbaine est bonne dernière, en phase 1 (l’amorçage).

 

9,2 milliards d’euros par an d’économies budgétaires

Les collectivités (le bloc communal) pourraient économiser 9,2 milliards d’euros par an grâce à la smart city dans un délai de 5 à 10 ans, selon l’étude. Mais pour l'heure, elles peinent à trouver des business model viables... « Les acteurs économiques proposent des services qui sont souvent perçus comme gratuits, à l’image des calculateurs multimodaux. Les collectivités ne s’attendent pas à payer les opérateurs pour ça, souligne Romain Lucazeau. Or, cela pose la question de la répartition des coûts de développement et des modèles économiques. » Pour changer la donne, la France pourrait s’appuyer sur l’une de ses particularités : l’économie mixte. Cette dernière invite au dialogue entre acteurs et pourrait être un levier pour faire émerger un indispensable équilibre financier.

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