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[TRIBUNE] Mieux se garer pour mieux rouler

Stationnement

Tribune rédigée par Guillaume Charon, Directeur Marché Public et Smart City, Genetec

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Idéalement, une ville doit pouvoir disposer d’au moins 15 % de places libres à tout moment. Sous ce seuil, cela signifie que les tarifs du stationnement sont trop bas et n’incitent pas suffisamment à prendre les transports en commun plutôt que la voiture. © Ariel Gomez

Avant de décider de toute modification des places, tarifs ou règles de stationnement, les villes ont besoin d'avoir une image claire de la façon dont leurs bordures de trottoir sont utilisées. La tâche peut s’avérer complexe car la demande de stationnement évolue : le véhicule privé n’est en effet plus seul en ville, il faut aujourd’hui également compter avec les services de covoiturage, les zones de livraison, les stations de recharge, les bornes de vélos ou scooters en libre-service, etc.
Face à une demande si forte et si diversifiée, la gestion de ce bien précieux que représente le bord du trottoir est essentielle. Mais sans les bonnes données, les villes peuvent rater une occasion d’améliorer le quotidien de leurs habitants et visiteurs. Elles doivent aller au-delà de la simple gestion du stationnement, et adopter une approche plus large englobant également d’autres formes de transport et d’utilisation de cette partie de la rue située le long du trottoir.


Trouver le juste prix du stationnement


Guillaume Charon, Directeur Marché Public et Smart City, Genetec

Dans une ville, lorsque toutes les places de stationnement sont occupées, les conducteurs vont tourner et tourner encore dans les rues jusqu’à pouvoir se garer. Ils vivront une expérience négative, impactant l’attractivité des commerces du centre-ville ; ils auront également tendance à créer des embouteillages et à adopter un comportement accidentogène pour les piétons et les autres véhicules.
Idéalement, une ville doit pouvoir disposer d’au moins 15 % de places libres à tout moment. Sous ce seuil, cela signifie que les tarifs du stationnement sont trop bas et n’incitent pas suffisamment à prendre les transports en commun plutôt que la voiture. Avec une tarification adaptée, une ville peut faire en sorte qu'il soit rentable de se garer en centre-ville pour une petite course d’une heure, mais plus intéressant de prendre les transports publics pour une durée plus longue.
Dans le passé, il était difficile pour les villes de mettre en œuvre des changements de tarification efficaces. De la collecte des données à la prise de décision, il pouvait se passer des mois, et les modifications apportées n’étaient alors plus du tout adaptées aux besoins du moment. Les solutions qui existent aujourd’hui permettent de mettre en lumière bien plus rapidement et précisément les tendances de stationnement, de déterminer si la tarification doit être modifiée, d’appliquer des changements le cas échéant et d’en évaluer l’impact sur la circulation.


S'éloigner d’une application traditionnelle des règles de stationnement

Pour ce qui est de l’application des règles de stationnement, les villes abandonnent peu à peu les modèles traditionnels avec des permis physiques, des horodateurs et des tickets papier. Ces derniers nécessitent en effet que les agents qui patrouillent dans les rues se garent en double file pour vérifier et constater une infraction, saisissent manuellement les informations sur le véhicule dans un appareil portatif, puis impriment et placent le ticket sur le pare-brise. Plus ils y passent de temps, plus ils peuvent être exposés à des face-à-face potentiellement dangereux avec les conducteurs fautifs, et cela perturbe également la circulation.
Une approche plus moderne utilise les plaques d'immatriculation comme permis virtuels. Les données de stationnement, enregistrées par des capteurs fixes ou des voitures de patrouille équipées de la technologie de reconnaissance des plaques d'immatriculation, sont analysées pour déterminer si une infraction a été commise. Un agent à pied situé à proximité est alors envoyé sur place pour validation et émission d’une contravention. Plus de voiture garée en double file et optimisation du temps passé par véhicule à contrôler : leur travail est plus sûr et la circulation en ville est facilitée.


Améliorer les transports publics

La gestion du stationnement peut également contribuer à améliorer les transports en commun. La fréquentation des transports publics urbains est en baisse. Pour augmenter le nombre d'usagers, les villes créent des voies réservées aux bus. Ces couloirs améliorent les performances de temps de trajet, réduisent les coûts de carburant et les émissions de CO2.
Le stationnement illégal peut ici représenter un obstacle majeur, obligeant les bus à s’arrêter, voire à changer de voie pour pouvoir continuer leur route. Ces freinages et démarrages augmentent ainsi les émissions polluantes, posent des problèmes de sécurité et ralentissent la circulation des voitures tout autant que celle des bus. Que les agents de stationnement s’arrêtent pour émettre une contravention et la placer sur le pare-brise du véhicule en infraction ne fait qu'aggraver le problème.
La reconnaissance automatique des plaques d'immatriculation permet de sanctionner le stationnement illégal dans les couloirs de bus en utilisant le même processus que pour le stationnement sur voirie. Cela minimise ainsi les ralentissements et encourage également les conducteurs à rester en dehors des couloirs de bus.

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