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Zones blanches : c’est aussi à l’intérieur des bâtiments !

Réseaux

Tribune rédigée par Jean-Hyacinthe d’Ussel, directeur des relations opérateurs chez Hub One, et publiée dans le mensuel n°3 de Smart City Mag.

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Alors même que la couverture en téléphonie mobile dans les zones rurales françaises est aujourd’hui insuffisante, un autre défi pourtant crucial passe quasiment inaperçu : celui des zones blanches au sein même des bâtiments des grandes villes, foyers de l’économie française. Si la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques tend vers la fin des zones blanches en extérieur d’ici 2017, de nombreux bâtiments privés et publics souffrent encore d’une trop faible couverture mobile. Qui peut imaginer aujourd’hui une entreprise implantée dans un centre d’affaires privée d’une couverture digne de ce nom ?


Des besoins avérés, loin d’être satisfaits



Jean-Hyacinthe d’Ussel, directeur des relations opérateurs chez Hub One

L’avènement des technologies mobiles et l’arrivée de l’IoT en entreprise, associés à des besoins de connectivité grandissants, imposent aux acteurs privés et publics de déployer une couverture réseau optimale. C’est en effet entre les murs que se réalisent la majorité des usages mobiles : 70 % pour la voix et 80 % pour l’Internet mobile. Le constat est sans appel : les besoins ne cessent de croître, or les réseaux ne sont pas dimensionnés pour répondre à cette demande et les investissements demeurent rares. L’explosion des usages ou encore les nouvelles normes de construction HQE (Haute Qualité Environnementale) qui restreignent la diffusion des ondes et la pénétration des hautes fréquences 4G au sein des bâtiments sont autant de défis à relever. 

Pourtant, une solution existe déjà. Le DAS (Distributed Antenna System) est un réseau d’antennes distribué à l’intérieur d’un bâtiment sur lequel les opérateurs viennent se connecter. Elle apporte à la fois la couverture mobile indoor du bâtiment mais aussi un débit mobile homogène à haut débit sur la zone donnée. Elle sert simultanément tous les opérateurs mobiles qui s’y sont raccordés. Mais quels sont donc les facteurs qui bloquent son expansion ?

 

Un marché prometteur mais freiné par la concurrence


Technologie maîtrisée dont les bénéfices sont nombreux, le DAS est synonyme de qualité, productivité et de performance. Elle véhicule une bonne image de marque du lieu et a également des conséquences économiques positives. Or, entre les opérateurs qui considèrent que la couverture indoor est à la charge des entreprises, et qui de surcroit peuvent avoir vis-à-vis d’elles des intérêts commerciaux divergents, les propriétaires des immeubles qui ne sont pas habitués à financer et à exploiter ce type d’infrastructure et les entreprises qui ne souhaitent pas investir dans un bâtiment qu’elles ne possèdent pas, le marché du DAS souffre d’un défaut de fluidité qui pénalise les utilisateurs finaux.
Cependant, il serait dommage de se priver du potentiel d’un marché qui croît de 10 à 15 % par an, car un blocage de cet ordre pénalise directement les entreprises en impactant leur compétitivité. La capacité d’investissement des opérateurs est mobilisée ailleurs et les entreprises quant à elles se laissent peu à peu convaincre par une nouvelle voie : celle de la neutralité.

 

Le Neutral Host ou l’alternative de demain


À l’image de la Grande Bretagne ou des États-Unis avec le métro new-yorkais, la France se tourne de plus en plus vers l’option du Neutral Host, un modèle où une société tierce intervient comme facilitateur du projet. Elle se charge d’agréger les besoins des abonnés de tout ou partie des opérateurs mobiles sur une zone donnée, pour in fine offrir un service de qualité à l’usager tout en rémunérant les acteurs de la chaîne. En transformant un investissement en loyer, le Neutral Host constitue un mode de financement du DAS viable qui apporte la fluidité manquante au marché.
Il s’agit d’un modèle gagnant-gagnant aussi bien pour les utilisateurs finaux qui gagnent en connectivité, pour le propriétaire des lieux à même d’offrir un service supplémentaire et pour les opérateurs de téléphonie mobile pour qui couvrir ce type de zones nécessite trop d’investissements.
Nul doute que cette alternative s’étendra bientôt à tous les types d’infrastructures accueillant du public (aéroports, sièges sociaux, musées, transports, stades, hôpitaux...). Il est temps de lever les obstacles qui freinent la croissance de ce marché afin de ne pas pénaliser la compétitivité et la productivité des entreprises

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