La FUB (Fédération française des Usagers de la Bicyclette) a rendu public les résultats de la troisième édition de son étude intitulée Baromètre des villes cyclables. Ce dernier est aujourd’hui devenu un outil reconnu au service de l’élaboration des politiques de mobilités des collectivités. En effet, les données qui en sont issues fournissent aux élus et aux services techniques un retour concret des usagers sur la politique vélo des territoires. « Il est utile à chaque niveau de l’action publique locale pour faire émerger et mettre en forme une demande citoyenne latente, pour mettre en exergue les principaux enjeux et guider l’élaboration d’une stratégie, pour prioriser la mise en œuvre et enfin pour évaluer le chemin parcouru et ce qu’il reste à accomplir », estime Séraphin Elie, secrétaire général de la FUB.

L’enquête a été réalisée en ligne du 14 septembre au 30 novembre derniers et a recueilli 277 384 contributions. Selon la FUB, il s’agit désormais de la plus grande enquête citoyenne sur le vélo à l’échelle mondiale. Les participants ont noté leur commune dans cinq thématiques principales : ressenti général, sécurité, confort, efforts de la commune, stationnement et services vélo. En fonction des notes obtenues, les villes ont été catégorisées sur une échelle allant de « climat vélo excellent » à « climat vélo très défavorable ». Seules les communes disposant d’au moins 50 contributions ont été classées. Au total 1 625 communes de France métropolitaine et d’outre-mer (regroupant 35,3 millions d’habitants) bénéficient d’une note et figurent au classement. Du reste, les résultats obtenus par chaque commune sont disponibles en ligne.

Un besoin de sécurisation et de solutions de stationnement

Il ressort de cette étude que, selon les termes utilisés, « le climat cyclable est plutôt défavorable à l’usage du vélo » au niveau national. Rien de très étonnant à cela puisque le constat était le même lors des études de 2017 et de 2019. Ainsi, 64 % des personnes répondantes estiment que les conditions pour l’usage du vélo sont mauvaises. Près de 50% pensent même que la situation est restée identique pour les cyclistes sur les deux dernières années.

Parmi les raisons de ce ressenti plutôt négatif, on trouve notamment l’insécurité générée par le trafic motorisé. En effet, les conflits avec les voitures sont perçus comme des obstacles majeurs au développement de la pratique du vélo. D’ailleurs, la sécurisation des déplacements à vélo constitue une forte demande chez les personnes qui ne font pas de vélo. L’intermodalité avec les transports collectifs est également jugée difficile pour une majorité des personnes répondantes, en raison notamment de l’absence de solutions de stationnement. Ainsi, selon cette étude, sécuriser les trajets à vélo passera nécessairement par la réduction de la place de la voiture et le développement d’aménagements inclusifs.

Bien entendu, la situation n’est pas la même partout et ce sont sans surprise les grandes villes (plus de 100 000 habitants) qui s’en tirent le mieux. En effet, nombre d’entre elles ont déjà mis en place des réseaux de pistes cyclables et des services adaptés. Dans cette catégorie, c’est Grenoble qui obtient la palme, devant Strasbourg et Rennes. Sur le podium des villes moyennes, on retrouve La Rochelle, Bourg-en-Bresse et Chambéry. Notons que Saint-Aubin-de-Médoc (dans la catégorie des communes de banlieues), Saint-Jean-de-Monts (petites villes) et La-Tranche-sur-mer (villages) sont également distinguées.