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Be:Mo veut simplifier la gestion d’une flotte de véhicule multiénergies

Transition énergétique
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Regrouper toutes les énergies sur une seule plate-forme simplifie les usages, mais ouvre aussi des perspectives.

Beaucoup de collectivités locales, pour ne pas dire toutes, doivent désormais gérer une flotte de véhicules professionnels mixte. Thermique, hybride, électrique, GNV, hydrogène, etc., les énergies, comme les âges d’acquisition, les logiciels et les usages se superposent. Comment s’y retrouver ? Interview de William Duchatelle, président de Be:Mo (Better Mobility), filiale de Total spécialisée dans les plates-formes de mobilité.

En pratique, comment fonctionnent vos plates-formes ?

William Duchatelle : Le but est de simplifier le plus possible le parcours usager et la gestion des flottes de véhicules. Le premier service sur lequel on se concentre, c’est la fourniture du carburant, que ce soit de l’essence ou de l’électricité. On fait apparaître autour de l’usager sur la carte de son application la station service, la borne de recharge ou - demain -, la station de gaz à hydrogène. Vous arrivez à la pompe, vous déverrouillez, vous faîtes le plein.
Le paiement est 100% digitalisé via l'application. Cela ne déverrouille pas la pompe ou la station, puisque l'application guide vers toutes les stations disponibles (pas que les Total), simplement cela permet le règlement en sans-contact. Une fois qu'on a payé, on a directement le récapitulatif sur l'application (que peut aussi consulter l'entreprise). Ce qui évite des litiges lorsqu'on ramène le véhicule, soit de location quand c'est une entreprise de location par exemple, soit de la flotte quand c'est un véhicule d'une collectivité.
Notre positionnement est business to business. On déploie ce parcours-là dans l’application de notre partenaire. Cela peut être un loueur, une entreprise d’autopartage, une collectivité, etc. Regrouper toutes les énergies sur une seule plate-forme simplifie les usages, mais ouvre aussi des perspectives. Cela adoucit le renouvellement progressif d’une flotte par exemple, même si demeure toujours la contrainte de l’autonomie.

Quelle est la difficulté principale des collectivités locales ou des opérateurs de services publics qui ont des flottes ?

WD : Le premier problème, c’est la gestion budgétaire. Quand vous avez une flotte dispatchée sur un certain nombre de personnes, vous voulez contrôler les quantités de carburant utilisées. Car vous avez une part de fraudes ou d’erreurs. C’est une notion de contrôle et de transparence : est-ce que c’est le bon produit qui est proposé ? Est-ce que la quantité est cohérente avec le réservoir du véhicule ? Vous avez des problèmes aussi, au niveau des services de comptabilité. Si vous demandez des justificatifs à chaque plein ça fait beaucoup de notes de frais à la fin du mois à gérer. Ça a l'air tout bête, mais c'est déjà une des premières raisons pour lesquelles des gestionnaires de flottes basculent sur une carte de paiement, dans un premier temps. Le collaborateur a une carte qui correspond à son véhicule. C'est forcément le bon produit et c'est forcément une quantité cohérente avec le nombre de kilomètres. Vous avez aussi une dimension d’accompagnement des usagers finaux lorsque vous organisez par exemple un déplacement un peu plus long, qui va au-delà de l’autonomie de votre véhicule. Nous allons prévoir un point de recharge auquel on peut ajouter des critères : restauration, aire de jeux pour enfants ou panorama. Une bonne manière de construire une mobilité électrique qui soit facilitée.

Avez-vous pensé à intégrer dans vos outils l’impact environnemental ?

WD : C’est sur notre feuille de route, mais ça n’est pas encore opérationnel. Moi, j'y crois pas mal. Notamment avec les véhicules hybrides plug-in (rechargeables). Leurs émissions de CO2 sont plus faibles et la taxe sur les véhicules des sociétés (TVS) devient avantageuse. La réalité, c’est aussi que tous les collaborateurs à qui on propose ces véhicules-là n’ont pas forcément de borne de recharge à la maison, ni même au bureau. On peut aussi entrer dans une logique de jeu en indiquant au fur et à mesure le nombre de kilomètres parcourus sur une énergie fossile et à l’électrique, en favorisant les seconds avec une carte. C'est déjà effectivement essayer de rendre ces déplacements-là, de 30 à 50 kilomètres maximum, plus vertueux.

 

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