Le Gers s’apprête à accueillir, pour plusieurs mois, une expérimentation inédite en France portée par Microsoft. L’entreprise s’est rapprochée de Gers numérique afin de tester la technologie TV White Space, un système d'émission permettant d’amener une connexion internet. Les deux partenaires n’attendent plus qu’une dernière approbation des autorités – attendue d’ici septembre - pour se lancer. « Notre mission est d’aider tous les territoires à entrer dans l’ère du digital, au travers de l’e-administration, de la télémédecine ou encore du numérique à l’école, c’est pourquoi nous avons élaboré cette solutions, offrant à chacun les moyens d’atteindre ses ambitions » comment Xavier Besseyre des Horts, qui a piloté le projet côté Microsoft.
Aux Etats-Unis, l’entreprise a déjà lancé ce type d’initiative. La technologie TV White Space consiste à utiliser les canaux de fréquence télé, attribués par l’ANFR (Agence nationale des fréquences), restés disponibles comme "support" à un réseau de communication radio. Les ondes utilisées, de 470 MHz à 698 MHz, autorisent un débit pouvant atteindre 50 Mb/s, contre 8Mb/s pour l'ADSL, et ont l’avantage de ne pas être altérées par les reliefs ou les murs.
Compter 500 euros par boîtier
La solution fonctionne en utilisant un site émetteur, qui scanne les fréquences afin de trouver un « espace blanc » sur lequel envoyer des données, et en équipant un site récepteur d’un boîtier. Cet outil est développé librement par des industriels auxquels Microsoft met à disposition ses brevets en open source. L’entreprise souhaite également travailler en collaboration avec des opérateurs alternatifs locaux. Côté budget, le boîtier coûte aux alentours des 500 euros et l’abonnement au service pourrait aller de 30 à 40 euros par mois pour le consommateur final. « Nous aimerions profiter du plan Très Haut Débit mis en place par le gouvernement pour bénéficier de subventions à l’installation » glisse Xavier Besseyre des Horts.
Le système est encore en phase d’amélioration. Microsoft aimerait par exemple disposer d’une base de données sur les fréquences françaises pour les gérer de manière dynamique. L’utilisation de la blockchain à cette fin est également étudiée.