La ville de Paris a profité de l’arrivée des températures estivales en Ile-de-France pour annoncer ses mesures d’adaptation du territoire au réchauffement climatique. « Les services météorologiques estiment qu’il y a 50% de probabilité que cet été 2025 soit plus chaud que la normale saisonnière. Or, les vagues de chaleur ont un impact sur la santé », a justifié Patrick Bloche, premier adjoint à la mairie de Paris, en conférence de presse ce mardi 17 juin.
« L’eau est la meilleure alliée face au réchauffement climatique », a assuré Dan Lert, adjoint à la mairie de Paris en charge de la transition écologique, du plan climat, de l'eau et de l'énergie. Il a ainsi annoncé l’installation de 30 nouvelles fontaines d’eau potable à Paris sur l’espace public, complétant les 1 300 installations déjà fonctionnelles. Ces fontaines devraient être monitorées à distance par une nouvelle solution numérique. Une centaine de brumisateurs doivent par ailleurs émailler le territoire, avec les 14 nouveaux jardins équipés prévus cette année. Les places de la République, Place des Fêtes seront prochainement équipées. Enfin, trois nouveaux sites de baignade seront proposés cet été dans la Seine, en plus des bassins du Canal Saint-Martin et de la Villette.
9°C en moins sous une ombrière
« Deuxième axe de notre stratégie : apporter de l’ombre », a affirmé Dan Lert. La végétalisation est au cœur des actions de la métropole. Près de 15 000 arbres ont été plantés cet hiver, portant à 31% la part du territoire étant végétalisé. La forêt urbaine de l’Hôtel de Ville, qui a représenté un coût de six millions d’euros, va être inaugurée dans les semaines à venir. Pour compléter la végétation, une vingtaine de nouvelles ombrières ont été déployées sur l’espace public, dont une sur le parvis de la gare Rosa Park. « Elles sont toutes instrumentées, ce qui nous assure que l’on perd 9°C sous une ombrière », s’est réjoui Dan Lert. La Ville met également en avant le fait que 165 cours oasis* sont en place dans les écoles. 159 équipements municipaux ont été végétalisés, ce qui porte le total à 27 hectares du bâti municipal qui bénéficient de végétalisation.
Enfin, dernier pan de la stratégie, les « lieux refuges ». « Nous avons 1 400 îlots de fraîcheur en journée, des jardins aux musées », s’est félicité Dan Lert. Avoir des bâtiments avec une température agréable passe par de la rénovation. Thomas Chevandier, adjoint à la Maire de Paris en charge de toutes les questions relatives à la construction publique, au suivi des chantiers et à la coordination des travaux dans l'espace public, a mis en avant les opérations de rénovation d’écoles. « Nous nous appuyons sur notre réseau de froid urbain, le premier d’Europe. Huit nouveaux équipements ont été raccordés en 2025. L’objectif est de tripler sa longueur d’ici 2040 pour raccorder 300 équipements », a ajouté Dan Lert.
En parallèle, la Métropole du Grand Paris soutient l’expérimentation urbaine dans ses communes, en vue d’une adaptation au réchauffement climatique, à travers le programme « Quartiers Métropolitains d’Innovation » (QMI). A l’occasion de VivaTech, 18 projets ont été dévoilés. A Issy-les-Moulineaux par exemple, la start-up Carto AI va réaliser des diagnostics énergétiques à l’échelle d’un quartier pour améliorer l’efficience thermique et Linné Paysage va installer un nouveau modèle de mobilier urbain végétalisé, le « Candélarbre ». Des projets qui conforte les élus à affirmer qu’une « transformation profonde de la ville s’impose ».
* le programme « Cours Oasis » vise à transformer les cours de récréation des écoles et collèges parisiens en les aménageant de façon écologique afin de les transformer en îlots de fraîcheur.