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L’Île-de-France étudie le potentiel de géothermie profonde dans le sud et l’ouest du territoire

Géothermie

La région Île-de-France, l’ADEME et le BRGM lancent une campagne scientifique pour évaluer le potentiel de la géothermie profonde sur près de 1900km² du territoire francilien. L’objectif : « favoriser le développement de réseaux de chaleur alimentés par cette énergie durable et locale ».

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Carte de la géothermie en IDF et du passage de Géoscan. Crédit photo : ©Geoscan.

L’Île-de-France est déjà la région de l’Hexagone la plus avancée en matière de géothermie profonde. Elle produit à elle seule : 1,8 TWh (térawatt-heure) sur les 2 TWh de production annuelle française. Développée au nord et surtout à l’est de l’IDF (cf :carte ci-dessus), la géothermie profonde reste cependant embryonnaire au sud et à l’ouest du territoire. Afin d’évaluer le potentiel de développement de cette technologie sur ces deux zones, la région vient de lancer Géoscan, une campagne de mesures scientifiques menée avec l’ADEME IDF et le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).

 

« Le territoire francilien dans son ensemble accueille aujourd’hui la plus grande concentration européenne d’installations de géothermie profonde mais les opérations sont moins répandues dans l'ouest et le sud de l’Île-de-France, en partie parce que le sous-sol est moins bien connu. Le projet Géoscan, par le biais d’une campagne scientifique globale, vise à y remédier », indiquent les différents acteurs dans un communiqué.

 

Rappelons que qu’il existe deux approches en matière de géothermie. La « géothermie profonde » dont le principe est de puiser de l’eau chaude (pouvant dépasser les 100 degrés) dans des nappes phréatiques situées entre 1500 et 5000 mètres de profondeur. L’autre solution est la « géothermie de surface », aussi appelée « géoénergie », qui utilise l’énergie présente dans le sous-sol à des profondeurs variant de quelques mètres à 200 mètres. À ces profondeurs, la température du sol est relativement stable toute l’année, entre 10 et 20 degrés (lire SCM N°57). Le premier usage de la géothermie profonde est l’alimentation des réseaux de chaleur.

 

Acquisition géophysique avec passage de camion vibreurs

La première étape de cette campagne sera l’acquisition de nouvelles données géophysiques grâce à l’utilisation de camions vibreurs. Ces derniers générèrent des ondes acoustiques qui se propagent dans le sous-sol et permettent ainsi de générer des images, à l’instar d’une échographie. « Les camions vibreurs sillonneront le territoire du 26 février au 15 avril, de nuit, entre Auvernaux au sud et Jouars Pontchartrain à l’ouest jusque Montmorency au nord », précise le communiqué.

 

Ensuite, les données seront analysées et agrégées avec des informations plus anciennes, issues majoritairement de l’exploration pétrolière dans les années 70-90. L’ensemble permettra « de présenter des résultats intermédiaires destinés aux professionnels (services des collectivités et bureaux d’études) dès le second semestre 2024 », indiquent la région et ses partenaires. « Les résultats finaux sont attendus pour le second semestre 2025 et devraient favoriser le développement de la géothermie sur ce territoire. »

 

L’exploration d’un territoire de près de 1900km²

L’objectif de cette campagne est clairement de massifier encore davantage l’exploitation de la géothermie en Île-de-France, où elle sert déjà à chauffer 310 000 équivalents-logements via 54 installations. Cela permet d’éviter l’émission de 400 000 tonnes de CO2 par rapport à des chaufferies gaz, rappelle l’ADEME IDF.

 

« Cette campagne combine différentes études géoscientifiques pour l’exploration d’un territoire de près de 1900km². Elle apportera des connaissances nouvelles nécessaires pour identifier les potentiels géothermiques et favoriser le développement de réseaux de chaleur alimentés par cette énergie durable et locale, en réponse aux objectifs nationaux et régionaux en matière de production de chaleur renouvelable », concluent la région et ses partenaires.

 

En février 2023, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, dévoilait en effet un plan d’action visant à « faire de la France un leader de la géothermie en Europe ». Parmi la quinzaine d’actions annoncées : "identifier et valoriser des aquifères profonds sous-exploités". « La géothermie est largement sous-utilisée puisqu’elle ne représente que 1 % de la consommation de chaleur dans notre pays. (…) Nous devons prendre conscience de l’importance stratégique de notre sous-sol », déclarait alors la ministre.

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