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[Assises de l'IA et des Territoires] : Les projets se concrétisent dans les collectivités

Intelligence artificielle

L’arrivée de Chat GPT en 2022 a démontré au plus grand nombre la puissance l’IA « générative », suscitant un mélange d’effroi et de fascination. Plus que jamais, le développement de l’intelligence artificielle pose question, y compris dans les territoires où l’IA se déploie dans la vidéoprotection, la relation citoyenne ou encore la gestion de documents.

 

La 3e édition des Assises de l'IA et des Territoires, a tenté d’apporter des éléments de réponse à ces nombreux questionnements, en abordant notamment les enjeux de la souveraineté technologique ou de la gouvernance des services. Retour en images sur cet évènement qui s’est tenu à Paris le 29 septembre. Une journée d’échanges et de partages d’expériences, organisé par Smart City Mag, en partenariat avec la Banque des Territoires et la FNCCR.

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Un exemple concret d'usage de l'IA : l'assistance à la classification des liasses de documents des dossiers d'aides sociales. « Ces dossiers peuvent faire 50 pages ! L'idée est d’utiliser plusieurs IA pour pré-categoriser les informations des dossiers, via de l’analyse d’images, et ainsi gagner du temps de traitement », a expliqué Jean-Paul Muller, Global Practice Manager AI, Directeur Technique Innovation France.
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Dans quelle mesure l’IA peut-elle assister les services des collectivités ? Telle était la question centrale de la première table ronde. Bernard Giry, Directeur Général Adjoint Transformation Numérique, région Île-de-France a cité quelques cas d’usages sur lesquels il travaille : « L’IA peut être utilisée pour indiquer aux habitants à quelles aides de la région ils sont éligibles (il y en a plus de 400 !), à cataloguer nos données internes, à rechercher des actes administratifs, à indexer nos photos ou encore à réduire le gaspillage alimentaire dans les écoles en prédisant le nombre d’élèves présents ».
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Manu Reynaud, adjoint au maire en charge du numérique à la ville et Montpellier Méditerranée Métropole : « Nous avons interdit Chat GPT car il y avait un risque de voir des données internes de partir dans la nature. Il ne s'agit pas de s'opposer à l'IA mais d'en contrôler les usages ». Sur les cas d’usages justement : « Nous regardons comment l’IA peut aider à détecter les conflits d’intérêts pour l’implication des élus dans les votes. Nous étudions aussi ses possibilités en matière de lutte contre le gaspillage alimentaire dans les écoles ».
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Angela Ragenard, directrice du marketing public, ville de Plaisir, est revenue sur le déploiement fin 2022 d’un callbot, basé sur l’IA, qui répond aux questions les plus récurrentes. « Nous avions un grand nombre d’appels et 70 % n’étaient pas décrochés. Avec l’IA : 100 % des appels sont désormais décrochés et le service est accessible 7j/7 et 24h/24. La majorité des appels portent sur des questions simples et si le callbot ne peut pas y répondre, l’appel est transmis à un opérateur humain. Un SMS est aussi envoyé par le callbot résumant ses réponses ».
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La 2e table ronde portait sur l’exploitation de l’IA en vidéoprotection. « Dans le cadre des JO de 2024, un récent décret autorise à titre expérimental une série de cas d'usages de vidéo augmentée », a tout d’abord rappelé Lorraine Perronne, Juriste, Service des affaires régaliennes et des collectivités territoriales à la CNIL. Parmi ces cas d’usages autorisés : la détection d’objets abandonnés, la présence d'une personne ou d'un véhicule dans une zone interdite ou encore des départs de feux. La reconnaissance faciale ne figure cependant pas dans la liste.
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Rachid Adda, Directeur général du Syndicat Mixte Val d'Oise Numérique & du GIPC : « L'IA nous aide à analyser des images satellite pour lutter contre les dépôts sauvages. Nous avons ainsi découvert plus de 350 points de dépôts illégaux, dont des décharges illégales sur des terrains de particuliers. L’IA est aussi utilisée pour recevoir des alertes depuis les caméras de vidéoprotection en cas de dépôts sauvages sur certaines zones ».
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Marc Damiens, Conseiller délégué en charge de la sécurité, des commerces et de la commande publique de Montreuil Juigné : « Le déploiement de caméras sur notre territoire, épaulées par de l'IA, a eu comme effet une baisse de la délinquance et une meilleure collaboration entre les forces de l’ordre. Un cas emblématique : un meurtrier en fuite a été arrêté car il est passé devant une caméra et la gendarmerie a pu concentrer ses efforts sur cette zone de vidéoprotection. Il était à quelques mètres de la caméra».
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Durant son keynote, la start-up Leakmited a expliqué comment sa solution basée sur l’IA permet d’améliorer la performance des réseaux d'eau. « Notre algorithmique permet de savoir où chercher les fuites et où rénover en priorité les canalisations. Il a été entraîné sur une base de données de plus 600 000 fuites », a résumé Hubert BayaToda, CEO et fondateur de Leakmited (à droite). Fabien Durant, 6ème vice-président délégué au Cycle de l’eau CAPI (Communauté d’Agglo Portes d’Isère) et maire de Saint Savin a partagé son expérience, suite au déploiement de cette solution : « En trois semaines nous avons trouvé 14 fuites grâce à l'IA, notamment sur des zones où nous ne pensions pas en avoir. Nous allons prochainement utiliser cette technologie pour prioriser le renouvellement de nos conduites d’eau ».
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Comment l’IA irrigue le sujet stratégique et critique de la gestion de l’eau ? Telle était la thématique de la 3e table ronde. Réponse de Blandine Calcio Gaudino, Directrice du Pôle Ecosystème & Innovation, groupe Caisse des Dépôts et Consignations : « L'IA peut aider les collectivités à développer la connaissance de la ressource en eau sur leur territoire, par exemple pour détecter des fuites ou mieux maîtriser la consommation. Nous travaillons sur des solutions de financement spécifiques à l’IA pour améliorer la gestion de l’eau».
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Eric Laumonier, directeur commercial de Leakmited : « L'IA marque un tournant dans la gestion de l'eau. Les collectivités ont souvent des moyens limités pour traiter les données et il faut donc prioriser les actions. Notre algorithme permet notamment d’identifier les 20 à 30 % du réseau qui concentrent 80 % des fuites. Et cela permet de diviser par quatre le nombre de capteurs à déployer ».
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Sébastien Fayon, Responsable du service Gestion du Patrimoine et Schémas directeurs au SEDIF : « Nous testons la surveillance des 8000 km de notre réseau d’eau avec des capteurs et la caractérisation de l’état de vétusté par des robots. Cela fait beaucoup de données à traiter et l'IA facilite l'exploitation de cette data. L'IA nous sert aussi à optimiser le renouvellement des canalisations ».
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Comme à chaque édition des Assises de l'IA et des Territoires, les conférences étaient complétées par la visite de Paris2Connect et de ses différents services d'infrastructure urbaine connectée : aide à la navigation pour les personnes malvoyantes, éclairage connecté, gestion de priorité aux feux, gestion des nuisances sonores... et pour la première fois la possibilité d’embarquer dans la navette autonome expérimentale de la RATP, pilotée par l’IA.
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La quatrième table ronde abordait la question du rôle de l’IA dans la mobilité des villes et des territoires. « Grâce à un partenariat avec la société Mobilize, nous disposons de données anonymisées collectées auprès de véhicules connectés. L'IA nous permet d’exploiter cette data pour anticiper les pics de pollution ou la déformation de la chaussée. Il n’est pas possible de mettre des caméras partout. L’IA permet donc de corroborer des données en provenance de différentes sources », a expliqué Bertrand Coquard, Vice-Président de la communauté d'agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines (SQY).
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Cyrille Fonvielle, Directeur de Cabinet et de l'Innovation Territoriale à Saint-Cyr-l'Ecole : « L'IA nous donne de la puissance de calcul pour notre observatoire des mobilités. Avec seulement 4 ou 5 capteurs de qualité de l'air, il est par exemple possible de reconstruire des modèles d'émission et de dispersion de particules. Nous travaillons aussi sur d’autres usages comme l’identification fine des types de véhicules, l’adaptation des temps de feux de circulation ou encore la planification des travaux de voirie ».
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Energie, déchets, qualité de l’air, bâtiments … comment l'IA permet d'exploiter les données de la transition écologique ? La 5e table ronde abordait cette question devenue centrale. « Le DIAT (Démonstrateurs d’IA frugale au service la transition écologique dans les territoires) est un appel à projets de France 2030 destiné à financer des projets IA dans les collectivités. Les domaines couverts sont notamment la réduction de la consommation énergétique des bâtiments, la planification des rénovations ou la gestion de l’eau. Pour la 2e phase, qui a débuté en juin, nous attendons de nombreuses propositions », a tout d’abord rappelé Juliette Fropier, Cheffe de projet intelligence artificielle et transition écologique au Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoire.
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Philippe Sajhau, Directeur de la ville intelligente, de l’innovation et de la donnée, Ville de Noisy-le-Grand : « Nous sommes lauréats du DIAT. Notre projet d'IA porte sur le traitement des données de consommation énergétique de nos bâtiments publics. L’objectif est de prioriser les rénovations à réaliser sur 200 bâtiments. Nous travaillons aussi sur le déploiement de capteurs de remplissage dans les poubelles de la ville. L’idée est de limiter le nombre de capteurs et d’utiliser l’IA pour extrapoler leurs données pour le reste du parc ».
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Christophe Bresson, Directeur de la communication de Signify France : « Dans le domaine de l'éclairage public, l'IA permet d'aider à déterminer l'intensité la plus juste des luminaires selon les différents contextes. Cela permet de réduire au maximum la consommation d’un éclairage LED, plutôt que de l'éteindre. »
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La table ronde de clôture était consacrée aux enjeux du « territoire connecté », auxquels les algorithmes d’IA peuvent apporter des réponses concrètes. « Nous avons un enjeu de congestion routière et d’optimisation de la logistique du dernier kilomètre. Le numérique nous aide à fluidifier ce trafic, grâce à des capteurs de comptage de véhicules ou de places de stationnement disponibles. L’IA peut aider à traiter ces gros volumes de données », a expliqué Frédéric Chaillan, Directeur aménagement numérique de Grand Paris Sud.
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Jean-Baptiste Poljak, Fondateur &PDG d’Upciti : « Concernant la gouvernance des projets de territoires connectés, aucune entreprise privée ne devrait jouer le rôle de tiers de confiance, notamment pour la gestion des données. Ce rôle doit revenir à une entité publique : la ville, le département, la région, le syndicat du numérique … Nous jouons aujourd’hui parfois ce rôle, car il y a un besoin de montée en compétences dans les territoires, mais cela ne doit pas être pérennisé. Nous faisons l’intérim, mais à terme, nous ne devons pas le rester ».
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Sophie Valdenaire-Ratto, Déléguée à la transformation numérique chez Conseil régional de Bourgogne - Franche-Comté : « Les projets de territoire connecté bloquent souvent au niveau de l’ingénierie et notamment la difficulté de trouver un DSI pour piloter la démarche. Il y a aussi une question d’échelle. Il faut que les petites communes se regroupent pour disposer de la capacité nécessaire, notamment au niveau financier, pour pouvoir monter des projets ».
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Alexandre Chaffotte, Responsable de projet PIA4 territoires intelligents et durables, groupe Caisse des Dépôts et Consignations : « L'appel à projets « Démonstrateurs d'IA frugale au service la transition écologique dans les territoires » (DIAT) peut servir à financer des projets divers comme les cadastres solaires ou le déploiement d'un nombre limité de capteurs grâce à de l'IA. Il est ouvert à de nombreux profils de territoires, des petites villes aux grandes agglomérations. Une bonne pratique est de savoir bien s’associer afin de proposer un projet mutualisé ».
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