La Start-up d'État France Chaleur Urbaine vient d’ouvrir les données des tracés de 639 réseaux de chaleur et de froid actuellement en service dans l’Hexagone. Attendue depuis plusieurs années par de nombreux acteurs (bailleurs sociaux, bureaux d’études, acteurs de la rénovation énergétique…), la mise à disposition de ces données cartographiques a vocation à contribuer au développement de l’usage des réseaux de chaleur.
Pour rappel, ces derniers émettent en moyenne deux fois moins de gaz à effet de serre que les chauffages au gaz ou au fioul. La Cour des comptes avait d’ailleurs souligné dans son rapport de septembre 2021, que « les réseaux de chaleur constituent une contribution efficace à la transition énergétique qui reste insuffisamment exploitée ». En effet, ils ne couvrent aujourd’hui qu’environ 5 % des besoins en chaleur du pays.
L’objectif du gouvernement est donc de mettre en œuvre tous les moyens permettant de passer à la vitesse supérieure. Les documents de travail publiés par le Secrétariat général à la planification écologique en mai dernier tablent sur un doublement des livraisons de chaleur par les réseaux entre 2021 et 2030. Selon France Chaleur Urbaine, « cette progression passera nécessairement par la création de nouveaux réseaux, par l’extension des réseaux existants, mais également par leur densification car de nombreux bâtiments situés à proximité immédiate des réseaux de chaleur sont encore aujourd’hui chauffés au gaz ou fioul, alors qu’ils pourraient y être raccordés ».
259 tracés restent à intégrer sur les 898 réseaux de chaleur
Les données rendues disponibles en open data visent donc à permettre aux professionnels de disposer de toutes les informations leur permettant d'utiliser les réseaux de chaleur : savoir si un réseau passe à proximité d’un immeuble, connaître les données techniques, l’identité des gestionnaires et le coût de la chaleur délivrée. Ce jeu de données sera progressivement complété par l’ajout des 259 tracés encore manquants (sur les 898 réseaux de chaleur recensés en France), par l’intégration des périmètres de développement prioritaire et des réseaux en construction, et par des compléments sur les indications de prix.
À noter que cette ouverture de données de France Chaleur Urbaine a pu être réalisée grâce à l’accompagnement de l’incubateur de services numériques de la DINUM beta.gouv.fr. Ce dernier vient par ailleurs de rendre publique l’identité de 10 nouvelles start-up d’État ayant vocation à faciliter l’avancement des chantiers prioritaires du gouvernement.
Plusieurs d’entre elles adressent directement les collectivités territoriales avec des solutions spécifiquement dédiées, notamment Envergo (pour améliorer la prise en compte de l’environnement dans les projets d’aménagement, Annuaire des collectivités (dont l’objectif est de permettre à chaque commune de France de disposer d’un accès web), Docurba (pour faciliter l’élaboration et le suivi des documents d’urbanisme en améliorant les échanges entre les collectivités et l’État) ou encore Ma Cantine (pour accompagner les acteurs de la restauration collective).