Transformer cinq emprises foncières - situées à la jonction du quartier d’affaires, La Défense, et des secteurs résidentiels de Puteaux et de Courbevoie - pour y créer des projets urbains mixtes et bas carbone. Tel est l’objectif de l’appel à projets nommé Empreintes. L’enjeu : faire de La Défense, le premier quartier d’affaires « post-carbone » du monde. Parmi les lauréats : la « première tour modulaire en bois de France », souligne Paris La Défense, dans un communiqué.

Imaginé par le mandataire Pitch Immo et le Groupe GA Smart Building, avec l’agence d’architecture Atelier(s) Alfonso Femia, le projet, nommé Synapses, sera organisé en deux bâtiments de coliving, avec de grands appartements regroupant une dizaine de chambres, autour d’un vaste espace commun. Au carrefour de ces bâtiments, des commerces de proximité, des services dédiés aux mobilités douces, à la restauration ou au sport verront le jour. « Le projet retenu concrétise la volonté de Paris La Défense de faire émerger sur le territoire une nouvelle génération de projets urbains, exemplaires sur le plan environnemental », souligne Georges Siffredi, président du Département des Hauts-de-Seine et de Paris La Défense.

Un système de récupération des eaux grises

La tour en modulaire bois atteint en effet les seuils de la réglementation environnementale tertiaire RE 2020 attendus pour 2028 – qui fixe les économies de carbone et d’énergie à réaliser dans les nouvelles constructions - grâce à des matériaux, des procédés constructifs innovants et un bilan inférieur à 525 kgCO2eq/m². Le projet s’appuie notamment sur la pierre et la céramique, choisies pour leur performance technique et leur neutralité carbone. Les architectes ont également misé sur le confort bioclimatique, l’intégration de modules de traitement de l’air en façades, l’utilisation de matériaux bio sourcés et le réemploi de matériaux à hauteur de 30 %. Par ailleurs, 3 250 m² d’espaces seront végétalisés.

Dans le même temps, le projet vise une sobriété d’utilisation de l’eau et un système de réutilisation. Avec notamment une récupération des eaux pluviales, via une cuve de 15 m³, pour l’arrosage. Concernant les eaux grises du coliving, elles seront récupérées et en partie traitées sur place pour réalimenter les sanitaires.

Le projet sera mis au point grâce à la technologie BIM (modélisation des données du bâtiment), qui lui permettra de voir le jour en 17 mois seulement, de réduire l’utilisation de matière et de diminuer de près de 40 % l’empreinte carbone de l’ouvrage par rapport à la construction traditionnelle. Le démarrage prévisionnel des travaux est prévu début 2025 pour une livraison estimée en 2027.