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L’inspection des canalisations d’eau haute-technologie expérimentée en île-de-France

Eau

Le syndicat des eaux d’Île-de-France (Sedif) a travaillé en Seine-Saint-Denis avec la multinationale étasunienne Xylem.

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Insertion de la balle flottante lors du test en Seine-Saint-Denis © Xylem

Inspecter une canalisation publique sans couper la distribution d’eau ? L’idée paraît saugrenue sur le papier et pourtant elle a été mise en pratique début octobre sur quatre kilomètres de réseau entre Gagny et Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis). Une goutte d’eau parmi les 8 733 km de canalisations sur 151 communes franciliennes que gère le syndicat des eaux d’Île-de-France (Sedif). Mais un procédé novateur, testé pour la première fois dans l’Hexagone, qui a été mis au point par la multinationale étasunienne Xylem. « Nous réfléchissons actuellement à étendre ce type de diagnostic ailleurs sur notre réseau », avance-t-on d’ores et déjà du côté du Sedif.

En pratique, deux accès sont creusés pour insérer puis récupérer les outils, à chaque extrémité de la portion étudiée. Une sorte de torpille de deux mètres, constellée de languettes avec des capteurs, réalise d’abord une cartographie numérique des canalisations sur une longue distance, indispensable pour la suite des opérations. Une balle flottante connectée est ensuite envoyée dans l’eau sous pression pour détecter les fuites d’eau et les poches d’air. Ainsi que la "torpille", à nouveau, qui permet d’évaluer l’état de chaque tronçon, au mètre près, à partir de la technologie électromagnétique. Bilan selon l’entreprise Xylem : « Les inspections réalisées ont permis de détecter trois fuites et trois tronçons, présentant chacun 5 ruptures de spires, qui nécessiteront des interventions ciblées ».

 

90,18 % de rendement, 9 m³ de perte par kilomètre et par jour

Ce n’est pas la seule technologie utilisée par le Sedif. Le « plus grand service public d'eau en France » a lancé il y a cinq ans avec Veolia un chantier à 20 millions d’euros d’analyse fine de son réseau, le plus ancien dans l’Hexagone. Jusqu’en 2019, études hydrauliques, tests d’étanchéité et vérifications se sont accumulés. La deuxième phase, qui court jusqu’en 2024, consiste à poser des débitmètres, créer des chambres de comptage ou installer de nouvelles vannes (1,19 % du linéaire total est rénové chaque année). « La gestion patrimoniale du réseau est un enjeu stratégique pour le Sedif, relève Christophe Perrod, son directeur général des services techniques. Les solutions innovantes sont pour nous des aides à la décision précieuses, afin de cibler plus précisément les opérations de renouvellement de canalisation. Et pouvoir le faire sans couper l’eau est un confort très apprécié de nos 4,6 millions d’usagers franciliens. »

En 2019, le rendement du réseau d’eau en Île-de-France était de 90,18 % (en zone urbaine, la loi Grenelle 2 de 2010 fixe un seuil minimal de 85%). Un record récent, qui le situe bien au-dessus de la moyenne française qui est aux alentours de 80 %. La perte d’eau en Île-de-France, majoritairement pour des fuites, diminue d’une année sur l’autre, mais demeure à 9 m³ par kilomètre et par jour.

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