Ce fut, au XIXème siècle, un faubourg autant qu’un port excentré du centre de Bordeaux, accueillant marins et grands bateaux – notamment fruitiers et céréaliers. Occupé par les Allemands qui y construisirent une base sous-marine pendant la Seconde Guerre mondiale, les Bassins à Flot furent largement laissés à l’abandon après 1945. Désormais, c’est un projet urbain de 162 hectares, lancé déjà sur quinze ans en 2010, avec pour but, en jouant sur la mémoire populaire, d’en faire un quartier « libre » et « environnemental ». En d’autres mots, tendance et vert. Le coût ? 124 millions d’euros d’équipements publics, principalement supportés par Bordeaux Métropole (55 millions) et les constructeurs privés (54 millions), notamment pour la construction de 5 500 logements chauffés à 70 % par des énergies renouvelables dans le mix énergétique (le restant étant du gaz et de l’électricité).

Deux réseaux de chaleur ont ainsi été développés par Énergie des Bassins, société qui réunit trois entités : le distributeur public Régaz-Bordeaux, la filiale Optimal Solutions d’EDF et Idex, une entreprise nantaise spécialisée dans l’efficience énergétique. D’abord, une chaufferie biomasse est construite au nord depuis 2014, toujours dans le quartier Bacalan, pour une puissance globale à terme de 25,5 mégawatts. La distribution se fait via un réseau à haute-température de 10 kilomètres qui alimente 40 postes de livraison au pied d’immeubles. Ensuite, plus au sud, dans le quartier des Chartrons une station d’épuration produit de l’énergie avec les calories récupérées dans ses effluents (puissance : 21,6 mégawatts). Un circuit d’eau tempéré à 7-28° de 8 kilomètres livre là 60 postes d’immeubles. Inauguration en 2020.