LE MAGAZINE DES VILLES ET DES TERRITOIRES CONNECTÉS ET DURABLES

Universités de l’AN2V : la safe city, base de toute smart city

Vidéoprotection
H_1
Dominique Legrand, président de l’AN2V.
Les services sont pensés les uns à la suite des autres (...) et du coup, des outils tels que des caméras ne servent pas à l’ensemble des métiers

Depuis une quinzaine d’années, l’AN2V, l’association nationale de la vidéoprotection, rassemble les acteurs de la sécurité, des fournisseurs aux utilisateurs publics et privés en passant par les institutionnels. Les 22 et 23 janvier prochains, elle organise ses 5èmes Universités à l’espace de la Tête d'Or à Lyon – Villeurbanne, événement dont l’une des plénières sera consacrée à la smart city. Dominique Legrand, président de l'AN2V, nous explique sa vision de l’usage des caméras dans la ville intelligente, pour aujourd’hui et pour demain...

Que peut-on découvrir lors de vos Universités ?
L’AN2V crée, toute l'année, un espace permettant à ses membres – près de 120 entreprises, plus de 1000 utilisateurs privés et publics, des représentants de l’État – de partager leurs bonnes pratiques à propos des nouvelles technologies et notamment de la vidéoprotection. Nous organisons notamment des rencontres thématiques tous les trimestres. Nos Universités, elles, ont lieu tous les deux ans, et proposent une synthèse de nos activités, au travers de conférences plénières, d’ateliers... Nouveauté pour cette année : nous allons remettre aux participants un manifeste en 7 points, en 7 grandes problématiques. Nous espérons que le gouvernement se saisira de ce document et du sujet de la sécurité.

 

L’une des conférences des Universités a pour thème « Smart city et Safe City - Quelles nouvelles perspectives ? ». Quels sont les liens entre ces deux notions ?

Nous observons malheureusement une fracture entre la safe city, la ville sûre, et la smart city, la ville intelligente. Une métropole va par exemple s’intéresser à la circulation sur son territoire ou à l’accès wifi, mais pas à la sécurité. Or, ce sujet est l’un de nos premiers besoins ! La ville sûre est une base, un socle. Ce n’est qu’ensuite que le sujet de la smart city, au sens de la mobilité, du cadre de vie ou de la culture, peut être intégré et traité

 

Quelle est la place aujourd’hui des caméras dans la ville intelligente et quelles évolutions appelez-vous de vos voeux ?

Je n’observe que des silos dans la smart city, qu’ils soient, juridiques, techniques, organisationnels... Il y a un problème de gouvernance et de structure des projets de « Ville intelligente », les services sont pensés les uns à la suite des autres – la police municipale, le service de l’eau, la direction des systèmes d’information... - et du coup, des outils tels que des caméras ne servent pas à l’ensemble des métiers. Or, elles pourraient être utiles pour la gestion des espaces verts, de l’éclairage ou encore de la collecte de déchets. On a besoin de plus de transversalité !
Mais je pense qu’il y aura un « après Dijon » : la métropole a conçu un marché public global, et c’est une révolution en matière de gouvernance. Les caméras sont notamment incluses dans le projet, avec une ambition d’usages multiples, pas simplement sécuritaires !

 

Certains chercheurs affirment que la vidéoprotection est un leurre, que cet outil est déployé à des fins électorales mais qu’il s’avère inutile pour lutter contre la délinquance, la criminalité... Qu’en pensez-vous ?
Il est vrai qu’il y a 10 ans, on pouvait observer des pics de commande de caméra de vidéoprotection à l’approche d’élections... mais ça n’est plus le cas aujourd’hui, et nous décourageons ces pratiques à l’AN2V. De plus, les caméras de l’époque n’avaient ni haute définition, ni vision de nuit, ni système d’intelligence analytique, ce qui limitait leur usage et leur intérêt en matière de dissuasion de la délinquance, de protection des citoyens, de résolution de crime.
Aujourd’hui, nous encourageons une approche globale de la sécurité. La caméra n’est qu’un outil et doit être complétée par des mesures stratégiques, organisationnelles, ou encore juridiques pour améliorer la sécurité.

Le magazine
Contact annonceurs

Christine Doussot, directrice de clientèle
christine.doussot@smartcitymag.fr
Tél. + 33 7 69 21 82 45

RECEVOIR LA NEWSLETTER
Agenda
Les Ateliers du Smart Cities Tour de Noisy-le-Grand
Le 23 mai 2024
Salon de l'Association des Maires de France (AMIF)
Du 28 au 29 mai 2024