Un an après la réouverture des lieux accueillant du public, la société française spécialisée dans l’analyse du flux piéton, Mytraffic, en partenariat avec l’institut de réflexion pour les cadres dirigeants des métropoles, IHEDM, publie son premier palmarès des quartiers les plus dynamiques des métropoles françaises. « Dans le contexte de l’essor du télétravail et de la menace, supposée ou réelle, d’un "exode urbain", l’attractivité des centres-villes commerçants est devenue une question cruciale pour les métropoles. Pour les commerces physiques, l’amélioration du cadre urbain et de l’espace public est aussi une réponse concrète à l’explosion de l’e-commerce », précisent les auteurs de l’enquête. Dans ce classement, 10 quartiers français se distinguent.

La rue Sainte Catherine à Bordeaux, la rue Alsace Lorraine à Toulouse et le quartier des Cordeliers à Lyon se hissent en tête du palmarès. Les métropoles de la région PACA sont aussi particulièrement représentées avec Nice, Marseille et Toulon qui arrivent respectivement en quatrième, huitième et neuvième position. « Le palmarès met à l’honneur les quartiers et les villes qui ont réussi à attirer le plus de monde, en se basant sur un critère unique : la densité de fréquentation, soit le nombre de passages de piétons dans une zone commerçante, rapporté à sa surface », précise Mytraffic. La Grand’Place Rihour à Lille, le quartier Bouffay à Nantes et l’Hypercentre de Grenoble complètent le classement. Pour établir ce palmarès, la société a mesuré, grâce aux technologies mobiles, les flux de piétons dans les centres-villes heure par heure, tout au long de l’année 2021 dans plus de 80 quartiers de métropoles françaises, hors Paris.

La piétonisation et les transports alternatifs plébiscités 

Des élus tels que les maires de Nice, Christian Estrosi, de Lyon, Grégory Doucet, ou encore de Nantes, Johanna Rolland, ont également tenté d’analyser les facteurs-clés de succès de ces quartiers, aux côtés d’acteurs locaux comme les associations de commerçants, les chambres de commerces et d’industrie ou d’autres élus. Ce travail a permis d’analyser 5 critères de réussite. La piétonisation d’abord. Tous les quartiers lauréats sont au moins en partie piétons. La plupart ont d’ailleurs accéléré ce mouvement récemment comme Strasbourg, Toulouse et Lille.

Le développement des transports alternatifs ensuite. 100 % des quartiers lauréats ont augmenté leurs offres de transport ces dernières années, avec un double focus sur les transports en commun et le vélo, mais sans renoncer à la voiture, en préservant l’accès aux parkings à grande capacité. Le troisième point est la création d’une forte identité locale. Les quartiers les plus attractifs cultivent leur singularité en s’appuyant sur les spécificités locales : patrimoine historique, commerces « authentiques »… Et ont souvent créé une identité visuelle comme « MyPresqu’île » à Lyon ou « Sainte Catherine » à Bordeaux.

Le quatrième critère est la capacité d’un quartier à attirer des « locomotives », qui sont des grandes enseignes, souvent internationales. Enfin, l’attractivité d’un quartier est directement corrélée au dynamisme des associations de commerçants et à la capacité des pouvoirs publics à créer une gouvernance commune.