A l'occasion de cette édition 2023 du Carrefour des Métiers, quel bilan peut-on tirer des 10 années écoulées ?
Emmanuel Cunchinabé, Responsable du Centre Emploi à Direction Générale du Développement Economique de Bordeaux Métropole |
Le Carrefour des Métiers est une manifestation dans laquelle les personnes viennent en mode découverte. On y fait beaucoup d’orientation et on dispense beaucoup d’information, mais nous ne pouvons pas faire un bilan chiffré, avec par exemple le nombre d’entrées en formation. Ce n’est pas un forum emploi, nous n’avons donc pas le même type de suivi. L’objectif reste de faire découvrir les métiers de la transition énergétique tout en sensibilisant à cette question. Il y a au programme une trentaine de tables rondes, ainsi que des présentations métier et des mini conférences sur différentes thématiques liées au sujet.
En termes d’évolution, nous essayons de nous raccrocher à la conjoncture. Aujourd’hui, nous avons des métiers en tension, mais nous avons aussi des personnes qui se cherchent un peu et qui recherchent du sens dans leur engagement professionnel.
Les profils formés aux enjeux et aux savoirs-faires nécessaires à la transition énergétique sont très recherchés dans le public comme dans le privé. Quels peuvent être les atouts des collectivités territoriales pour attirer les talents ?
Nous avons des métiers en grande tension dans la fonction publique territoriale. Nous avons du mal à trouver un certain nombre de profils, comme les ingénieurs, parce que nous sommes en concurrence avec le privé, qui paie davantage que les collectivités. Nous mettons donc en avant des arguments tels que la satisfaction d’œuvrer pour l’intérêt général et la réponse à la quête de sens.
Le verdissement des métiers peut aussi rendre à nouveau attractifs des métiers qui ne le sont plus suffisamment. C’est le cas du bâtiment, secteur dans lequel il y a un enjeu fort de la rénovation thermique. Il y a un marché qui est initié par les mesures gouvernementales, avec des aides pour rénover les logements. En face de cela, nous avons un tissu artisanal qui doit suivre cette demande et se former. Mais le problème, c’est qu’on manque de candidats. Il y a parfois des personnes en reconversion qui s’y mettent, mais après elles sont déçues par l’activité de l’entreprise, parce que les chantiers de rénovation sont encore trop peu nombreux. La demande en rénovation n’est pas assez forte. Les aides existent, mais avec l’augmentation des prix, les ménages éligibles font d’autres arbitrages, car ils ont moins de capacité d’autofinancement pour ce type de projets.
Quel type de visiteurs attendez-vous ?
Cette année, nous avons changé notre fusil d’épaule, parce que l’événement se tient fin mai ; une période d’examens pour les étudiants et les lycéens qui étaient nos cibles privilégiées. Nous visons donc les collégiens jusqu’au CM2. Nous avons déjà 400 scolaires inscrits. Nous avons prévu des jeux pédagogiques pour embarquer les plus jeunes, qui sont les citoyens de demain. Des petits groupes d’élèves viendront poser des questions aux exposants des Assises.
Nous attendons également des demandeurs d’emploi et les personnes en reconversion, qui pourront rencontrer un certain nombre d’accompagnateurs tels que la Maison de l’Emploi, Pole Emploi ou l’APEC. Ces accompagnateurs apporteront de l’information sur les formations, l’orientation et l’emploi dans les secteurs en transition, et pas seulement dans la transition énergétique.
Nous aurons aussi des organismes de formation, ainsi qu’une trentaine d’entreprises qui viendra sur l’espace emploi pour rencontrer de façon informelle des demandeurs d’emploi et des personnes en reconversion. Nous proposerons également une centaine de démonstrations métier, des serious games, une marelle des transitions pour les plus jeunes et puis des casques de réalité virtuelle qui permettre des immersions professionnelles.