Fin 2022, la ville de Cherbourg-en-Cotentin (1) signait un contrat avec la startup Geovelo, spécialisée dans le calcul d’itinéraires et l’analyse de données vélo pour les collectivités. L'objectif : permettre au territoire de développer et promouvoir son réseau cyclable grâce à la data. Cherbourg démarre en effet un projet visant à multiplier par quatre ses aménagements cyclables (pistes et bandes) pour atteindre les 120 Km d’ici 2035. Ce projet prévoit également de multiplier par dix le nombre de places de stationnement vélo, pour atteindre environ 6000, d’ici à 2026.

« Nous allons exploiter les données de Geovelo pour orienter le développement de ce nouveau réseau », résume Arnaud Catherine, adjoint en charge des transports, des déplacements, des mobilités douces et du plan vélo. Parmi les principales données que la ville va pouvoir utiliser : la cartographie des aménagements cyclables, la vitesse moyenne et le nombre d’utilisateurs sur certains grands axes ou encore les signalements des utilisateurs. La solution intègre également un volet de promotion du réseau avec par exemple un catalogue de balades locales, la création d'une communauté d’utilisateurs ou l’organisation de challenges d'activité.

« Notre application collecte des données sur l’usage du vélo dans les territoires. Des données que nous anonymisons et partageons avec les collectivités », explique Ronan Bouquet, CEO de la startup. « La plupart des territoires basent leur politique cyclable sur un rationnel hautement contestable, basé par exemple sur les contraintes urbanistiques plus que sur des données d’usage. Notre solution permet de corréler la politique cyclable avec la réalité du terrain ».

Selon Geovelo, les « indicateurs macros » fournis à la ville lui permettront aussi d’assurer un suivi dans le temps. « Cherbourg pourra ainsi comprendre si sa stratégie produit les effets attendus », souligne Ronan Bouquet.

Mieux connaître la pratique du vélo sur le territoire

Cherbourg-en-Cotentin possède déjà 23 km d’aménagement cyclables et 650 places de stationnement vélo. Mais il connaît peu l’usage qui est fait de ce réseau et globalement de l’étendue de la pratique du vélo sur son territoire. « Nous ne connaissons pas précisément la part modale du vélo et encore moins les zones où l’usage de ce mode de transport est le plus développé », confie Arnaud Catherine. « C’est justement grâce à la donnée que nous allons en savoir davantage, afin de mieux répondre aux besoins des cyclistes et favoriser globalement la pratique du vélo sur notre territoire ».

Le développement du vélo pour Cherbourg-en-Cotentin répond à la fois à un objectif de développement durable, mais aussi d’attractivité du territoire. « Il ne faudrait pas que la ville soit à la traîne vis-à-vis des habitants dans le développement du vélo », explique Arnaud Catherine. Par ailleurs, la ville possède un projet de MaaS (Mobility as a Service) dont l’objectif est de proposer, d’ici la fin de l’année, une application mobile unique rassemblant toute son offre de mobilité. Le calcul d’itinéraires de Geovelo, devrait ainsi s’intégrer à cette application MaaS.

Le coût de la solution déployée à Cherbourg est de l’ordre de 7000 euros par an. Geovelo possède déjà une soixantaine de clients collectivités et vient de signer avec Paris Ouest La Défense (POLD). La plateforme compte aujourd’hui 750 000 inscrits.

(1) Cherbourg-en-Cotentin, communément appelée Cherbourg, résulte de la fusion en 2016 de cinq communes : Cherbourg-Octeville, Équeurdreville-Hainneville, La Glacerie, Querqueville et Tourlaville. Sa population est de 77 789 habitants (2020).