Quels ont été les atouts de Toulouse Métropole pour avoir la chance d'accueillir cette 14ème édition de l'ITS European Congress ?
Joost Vantomme : Il est vrai que l’organisation de ce congrès européen génère toujours une farouche compétition. Plusieurs raisons nous ont conduits à choisir Toulouse pour cette 14ème édition. Tout d’abord, la mobilité et les transports occupent une place de choix dans la ville rose, notamment avec la présence d'Airbus mais aussi grâce au développement avancé de la multimodalité. Du reste, lors de ma récente visite sur place, j’ai pu admirer le nouveau téléphérique urbain qui entrera en fonction très prochainement. Il s’agit d’une ligne aérienne de 3 kms qui viendra justement compléter l’offre multimodale dans le sud de l’agglomération. Par ailleurs, la ville dispose de nombreux atouts culturels. C’est important car, pour cet événement, nous essayons toujours de combiner l’attractivité suscitée par l’exposition avec les découvertes culturelles. Enfin, il faut savoir que ITS European Congress sera le premier grand salon qui se tiendra dans le tout nouveau centre d’exposition et de conférence MEETT, situé à quelques encablures de l’aéroport de Blagnac.
La crise géopolitique actuelle fait peser une menace importante sur la disponibilité et les prix de l'énergie et des matières premières. Selon vous, quel sera l'impact de ce contexte difficile sur l'écosystème de la mobilité intelligente et durable ?
En fait, plusieurs crises affectent aujourd’hui notre secteur d’activité. Il y a la pénurie de semi-conducteurs, l’augmentation des prix de l’énergie, et les tensions géopolitiques qui renforcent ces difficultés. L’écosystème de la mobilité intelligente est aujourd’hui mondial, pas uniquement européen, puisque les acteurs dépendent notamment de fournisseurs asiatiques ou encore des GAFAM. Ainsi, les batteries nécessaires au fonctionnement des véhicules électriques ne viennent pas d’Europe, mais en grande partie de Chine. Les répercussions des crises actuelles sont donc importantes car tous les acteurs du secteur sont interdépendants. Toutefois, les grands constructeurs européens se sont déjà lancés dans des investissements ayant pour objectif de faire sortir de terre leur propres usines de batteries. Cela doit réjouir Thierry Breton, commissaire européen en charge du marché intérieur, qui souhaite voir l’Union européenne devenir progressivement moins dépendante des autres régions du monde.
Pensez-vous qu'il y aura un « modèle européen » de mobilité intelligente et durable ?
En réalité, il y a déjà un modèle européen car le Vieux Continent est précurseur dans le monde en matière de mobilité verte et de transport décarboné. Avec les programmes d’amélioration de la qualité de l’air dans les villes, d’électrification des véhicules et l’objectif Fit for 55 (visant à atteindre une réduction de 55% des émissions d’ici 2030, ndlr), l'Union européenne est très volontariste sur le sujet. Par ailleurs, beaucoup d'investissements sont réalisés dans le domaine des véhicules connectés et autonomes, notamment grâce à la 5G. Enfin, aujourd’hui, la mobilité intelligente concerne également la logistique avec de belles perspectives autour des camions connectés et automatisés, notamment dans le cadre de projets en cours avec l’Union européenne.
