La communauté d’agglomération Tarbes Lourdes-Pyrénées (CATLP) a officialisé ces derniers jours la mise en service d’un service d’information pollinique locale en temps réel. En effet, en raison du réchauffement climatique, le sujet concerne un nombre grandissant de personnes car les populations se retrouvent exposées à des pollens nouveaux et à des concentrations plus importantes dans l’air. Dans les années 60, seuls 7 % de la population était allergique aux pollens. Actuellement, 30 % de nos concitoyens souffrent ce type de pathologies, et l’OMS prévoit que 50 % des individus seront concernés en 2050.
« Globalement, nous prenons la qualité de l’air très au sérieux et avons d’ailleurs signé une convention avec Atmo Occitanie pour la mesure des polluants », explique Simon Peyret, chef de projet transition énergétique et écologique, « la décision d’informer sur la concentration en pollens est venue de manière empirique, dans le contexte de réchauffement climatique que nous connaissons et qui a tendance à allonger la saison pollinique ». Par conséquent, la CATLP (qui a été reconnue territoire engagé pour transition énergétique et écologique par l’Ademe », a intégré le programme dédié aux pollens à son PCAET, dans le cadre de l’adaptation au changement climatique.
5 capteurs installés sur le territoire
Alors que, jusqu’à ces derniers mois, seulement 70 capteurs de pollens étaient installés sur le territoire national, la CATLP fait donc partie des collectivités participant à densifier cette couverture en déployant 5 capteurs dédiés (précisément sur le bâtiment Saint Exupéry du quartier Laubadère à Tarbes, à la piscine de Lourdes, au téléport 1 de Juillan, aux ateliers municipaux de Bernac Debat, et à la salle des fêtes de Geu). « La société LifyAir nous a démarché avec son dispositif LivePollen », détaille Simon Peyret, « une solution dont nous avons validé la pertinence avec l’aide de Jacques Gayraud, allergologue émérite des Hautes-Pyrénées ». À l’issue d’une procédure de marché public, la communauté d’agglomération s’est engagée pour 5 ans et un budget de 30 000 €.
Les capteurs LityAir font remonter les données vers l’application LivePollen ainsi que sur le site internet de la CATLP. Le dispositif recense aujourd’hui 50 à 60 pollens et informe sur leur concentration. Ces informations permettent aux personnes allergiques de prendre leur traitement (le plus souvent des antihistaminiques) à temps, c’est-à-dire avant les symptômes.
Divers conseils et bonnes pratiques sont également prodigués en fonction des périodes. Les personnes non diagnostiquées mais se pensant allergiques peuvent de leur côté consigner les réactions observées sur un journal prévu à cet effet, afin de disposer d’informations précises avant de consulter un allergologue. Au-delà des citoyens de l’agglomération, le service vise également à informer les touristes.
Des données fournies en temps réel
« Auparavant, les données reçues des capteurs existants nous arrivaient dans un délai minimum de 7 jours, désormais les informations sont transmises en temps réel, ce qui change tout », souligne Simon Peyret. Avec cette technologie co-développée avec le CNRS, LiFyAir est en train de densifier considérablement la mesure des pollens en France.
À l’heure actuelle, la société a déjà déployé 150 capteurs dans l’Hexagone dans près de 50 territoires (dont Blois, Orléans, Lille, Lyon, Clermont-Ferrand, Aix-en-Provence, Saint-Étienne, Narbonne, Istres…). Plus de 370 millions de mesures brutes et 2,6 millions de détections ont déjà été réalisées.
