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Pourquoi GRTgaz teste l’injection de l’hydrogène dans son réseau gazier ?

Hydrogène

L’industriel français va évaluer dans quelle mesure son infrastructure gazière peut accueillir du H2, pour le transporter ou le stocker. À la clé, une diversification de ses activités dans l’hydrogène renouvelable.

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Thierry Trouvé, Directeur Général de GRTgaz, Marie-Eve Perru, conseillère régionale de la Région Ile-de-France et Pierre Blouet, directeur du centre de R&D RICE (Research and Innovation Center for Energy) lors de l'inauguration des nouvelles installations FenHYx à Alfortville (94), le 23 novembre 2021.

Fin novembre, Thierry Trouvé, Directeur Général de GRTgaz, inaugurait à Alfortville (94) la plateforme de R&D « FenHYx » dont l’objectif est de tester l’injection d’hydrogène dans les infrastructures gazières. « GRTgaz prépare dès maintenant la conversion d’une partie de ses installations pour être en mesure de construire, à terme, plusieurs centaines de kilomètres d’hydrogénoducs en France », a déclaré à cette occasion le dirigeant du deuxième transporteur européen de gaz naturel. Un projet qui « marque une étape supplémentaire dans l’ambition de GRTgaz de devenir un acteur majeur de l’hydrogène ».


Rappelons que l’injection du H2 dans les réseaux gaziers est un des nouveaux usages de l’hydrogène (lire notre dossier complet dans SCM N°38). « Le réseau gazier peut servir à transporter du H2 d’une unité de production vers un point de consommation », explique Pierre Blouet, directeur de RICE, le centre de recherche hébergé par GRTgaz qui accueille la plateforme FenHYx.


Le réseau gazier peut aussi être utilisé pour stocker du H2 produit à partir d’énergies renouvelables, qui sont par nature intermittentes. Enfin, injecter de l’hydrogène dans le réseau permet de « verdir » l’activité de transport de gaz, qui est aujourd’hui à base d’énergie fossile. « Notre objectif est de passer de 100% de gaz fossile à 0% en 2050, grâce à l’hydrogène, mais aussi à la méthanisation, la pyrogazéification et la gazéification hydrothermale », indique Tanguy Manchec, directeur du programme hydrogène de RICE.


Étudier l’effet du H2 sur les canalisations

Sauf que l’infrastructure gazière existante n’a pas été pensée pour accueillir de l’hydrogène, dont les propriétés physiques diffèrent du méthane, gaz utilisé historiquement sur ses réseaux. « L’objectif de FenHYx est justement de tester les effets d’un mélange de H2 et de méthane sur l’infrastructure, d’identifier notamment quel est l’impact sur la durée de vie des canalisations et sur les opérations de maintenance », poursuit Tanguy Manchec. Avec un mélange intégrant jusqu’à 2% de H2, il n’y a pas de problème. Mais au-delà, GRTgaz manque de recul concernant l’impact sur les matériaux, la résistance mécanique des aciers ou le phénomène de corrosion. Aux Etats-Unis des tests grimpent à 25% de H2 sur des réseaux gaziers. De son côté, GRTgaz se garde pour l’instant de donner tout objectif chiffré.


« L’autre solution est de développer des réseaux 100% H2, soit à partir d’anciennes infrastructures converties, soit en créant de nouveaux réseaux », indique Pierre Blouet. Une option testée dans le cadre d’un autre projet R&D de GRTgaz, baptisé « Mosahyc » (lire SCM N°38). Mais là aussi, GRTgaz a besoin de données supplémentaires concernant l’impact du H2 sur les matériaux.


La plateforme de R&D FenHYx bénéficie d’un budget de 4 millions d’euros (dont 440 000 euros de subventions de région IDF). Une première série d’essais de vieillissement, de mesure de performance et de sécurité de matériels (vannes, régulateurs, compteurs…) a débuté fin novembre. Selon les acteurs du secteur, l’injection de l’hydrogène dans les réseaux gaziers pourrait devenir une réalité en France à l’horizon 2023.

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