« Aujourd’hui, nous jetons encore 582 kg de déchets ménagers par habitant et par an », alerte l’Ademe dans un communiqué. Pour les territoires, la réduction de la production d’ordures est donc devenue un enjeu majeur. « Pourtant, ils font face à un modèle de collecte reposant sur un intérêt économique à produire plus de déchets », poursuit l’Ademe. Face à ce constat, l’agence de l’environnement a lancé en 2019 une expérimentation autour d’un Contrat de Performance Déchets Ménagers et Assimilés (CPDMA), qui incite les collectivités à passer d’un marché « classique » à un marché « performanciel », permettant de concilier intérêts économiques, sociaux et environnementaux.
Le Grand Montauban est la première collectivité à miser sur ce type de collaboration. Le 9 novembre, cette communauté d’agglomération a ainsi signé un « contrat global de performance de la collecte des déchets » avec le groupe Suez. « Notre ambition est de valoriser notre cadre de vie, penser les infrastructures de demain et faire du Grand Montauban un territoire où il fait bon vivre, en favorisant l’emploi local et en préservant notre biodiversité », souligne Thierry Deville, président de l’intercommunalité, dans un communiqué. Pour réduire la production de déchets et créer un modèle d’économie plus responsable, le territoire de 100 000 habitants, qui regroupe 11 communes, s’est engagée sur 7 ans avec Suez.
Réduire de 10 % la production de déchets
A partir de janvier 2022, son premier objectif sera de réduire de 10 % la production de déchets, en visant essentiellement les encombrants (35%), les déchets verts (15%), les déchets ménagers résiduels (12%) et la collecte sélective des emballages (2%). Une intention fixée à l’horizon 2028. La collectivité envisage également de créer au nord de la ville une nouvelle déchetterie adossée à une recyclerie, qui sera en partie financée par l’Ademe. Dans le même temps, son ambition est de favoriser et de développer l’emploi et l’insertion sur son territoire. Pour cela, elle envisage de développer les contrats en alternance, les services civiques mais également de proposer un accompagnement aux start-ups tournées vers l’économie circulaire.
Pour répondre à ces enjeux, Suez envisage de déployer une stratégie de communication incitant les habitants à adopter de nouveaux comportements et accompagnera la collectivité dans la mise en place d’une collecte de biodéchets, afin d’anticiper la réglementation de 2024.
Des puces électroniques pour adapter les services
Pour rendre la collecte plus « intelligente », le territoire ambitionne également d’équiper les conteneurs de puces électroniques et les véhicules de collecte de systèmes embarqués. « Les données générées permettront ensuite d’adapter les services et d’engager des actions spécifiques en fonction des volumes produits par les usagers », indique le groupe Suez.
En janvier 2023, l’expérimentation de ce contrat de performance sera étendue à trois autres collectivités : la communauté de communes du bassin de Pompey, l’agglomération de Valence Romans et le syndicat intercommunal pour la valorisation et l’élimination des déchets. Une évaluation globale du programme devrait ensuite être réalisée au premier semestre 2023.