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Almours : le MaaS « au service de l’intérêt général »

Mobility as a Service

Projet public-privé développé depuis plus d’un an, la plateforme Almours propose aux AOM (Autorités Organisatrices de Mobilité) une solution MaaS intégrant une régulation des mobilités par la tarification. Des promotions sur le vélo lors des pics de trafic routier, des transports plus chers aux heures de pointe… chaque AOM peut fixer ses propres règles. Des «algorithmes d’intérêt général» font le reste. Une solution qui se positionne en alternative aux plateformes MaaS des GAFA.

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Donner la main aux AOM pour qu’elles puissent déployer des plateformes MaaS (Mobility as a Service) défendant avant tout l’intérêt général, en favorisant notamment la mobilité durable. Tel est le principe du projet Almours (ALgorithmes MObilités URbaineS), en développement depuis plus d’un an, qui s’approche aujourd’hui de la phase commerciale. « Dès cet été, nous serons en mesure de répondre à des appels d’offres d’AOM autour du MaaS », indique Pascal Auzannet, consultant en stratégie, management et mobilité.


Pour cet ancien président de RATP Smart Systems, le marché du MaaS a besoin d’alternatives aux plateformes des GAFA. Rappelons que Google (Maps, Waze), Intel (Moovit) ou le britannique Citymapper, se sont déjà positionnés sur ce secteur à fort potentiel (lire notre dossier dans SCM n°34). «Ce n’est pas l’intérêt général qui domine les plateformes des GAFA», poursuit Pascal Auzannet. «Au contraire, Almours permet aux AOM de réguler les différentes modes de transport selon leur propre politique de mobilité. Pour cela, la plateforme intègre des algorithmes adaptant en temps réel la tarification des services pour favoriser tel ou tel mode de transport. L’AOM peut ainsi inciter les utilisateurs à se tourner vers des mobilités plus économes en espace urbain et/ou à faible impact environnemental».


Il s’agit donc d’une incitation par la tarification. Concrètement, l’utilisateur peut bénéficier de promotions sur une offre de vélos en libre-service ou de covoiturage aux heures de fort trafic routier. Les tarifs des transports en commun peuvent également fluctuer. Le prix du ticket sera ainsi plus élevé aux heures de pointe et plus bas en période plus calme. «C’est un peu le même principe que les heures creuses ou les heures pleines des énergéticiens, qui servent à éviter les pics de consommation», précise le consultant. «Mais tout est laissé au choix de l’AOM. Les algorithmes sont programmés en fonction de règles fixées par la collectivité. Ensuite, ils régulent automatiquement la tarification au niveau du système billettique».


Des discussions en cours avec plusieurs AOM

Le projet Almours est mené selon une approche public-privée. Outre Pascal Auzannet, il est porté par la société Flowbird (anciennement Parkeon), spécialisée dans les solutions de gestion du stationnement et de billettique pour les transports publics, ainsi que le laboratoire TREE (Transitions Énergétiques et Environnementales) dont les tutelles sont l’Université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA) et le CNRS.


Comme toute plateforme MaaS, la solution Almours devrait intégrer de l’information voyageur, un calculateur d’itinéraire et un système de paiement unifié. Son principe reste de regrouper l’accès aux différents modes de transport du territoire sur une seule application mobile, facilitant ainsi leur utilisation et leur paiement. Mais son élément différenciant est donc de proposer une régulation des mobilités par la tarification, afin d’être au service de l’intérêt général.


Selon Pascal Auzannet, des contacts ont été pris avec plusieurs AOM intéressées par cette approche. «Outre faciliter la mise en œuvre des politiques de mobilité, la plateforme permet aussi de suivre les effets de ces politiques, notamment sur la fréquentation de tel ou tel mode de transport», souligne le consultant. «Chaque AOM bénéficie ainsi d’un éclairage sur les conséquences de sa politique de mobilité».

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