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La rénovation des bâtiments publics, un levier économique pour les territoires

Performance énergétique

Tribune rédigée par Olivier Jacquier, Directeur Général ENGIE Solutions Tertiaire et Proximité

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Le patrimoine immobilier de l’Etat, atteint 100 millions de m², représente 3 % des émissions nationales de GES, dans un parc souvent vieillissant.

Plan de relance, loi Climat & Résilience, décret tertiaire : nous n’avons jamais autant parlé de rénovation énergétique des bâtiments. C’est une bonne chose, mais l’enjeu reste surtout la mise en oeuvre et la réussite de cette rénovation. Car celle-ci sera déterminante pour le virage vers la transition énergétique, d’une part, et pour le soutien de l’activité économique dans les territoires dans le contexte post-Covid, d’autre part. C’est également l’occasion, pour l’Etat, prescripteur de normes de plus en plus exigeantes sur la qualité environnementale des bâtiments, d’être exemplaire dans la gestion de son propre patrimoine.
A l’heure où se lancent les premiers appels d’offre pour la rénovation des bâtiments de l’Etat, il parait utile de rappeler ces enjeux, car c’est avec un foisonnement de projets ambitieux que nous parviendrons à les relever et que la mécanique « gagnant-gagnant » du Plan de relance se mettra en place.


Le bâtiment, maillon fort du cercle vertueux vers la transition énergétique

La lutte contre le changement climatique repose sur un mixte de réduction des consommations énergétiques et verdissement des énergies. Le bâtiment combine ces deux préoccupations et permet, par sa performance écologique, d’engager un cercle vertueux pour l’environnement, le confort et la santé des usagers.
L’enveloppe de 4 milliards d’euros dédiée au programme de rénovation énergétique des bâtiments publics desserre aujourd’hui la contrainte budgétaire, qui était jusqu’à présent souvent le frein à la rénovation de ces bâtiments.
C’est l’occasion pour l’Etat de répondre à une triple ambition :

 

Régler des situations de sous-investissement chronique dans le patrimoine public

Le patrimoine immobilier de l’Etat, atteint 100 millions de m², représente 3 % des émissions nationales de GES, dans un parc souvent vieillissant. Une situation qui résulte en partie d’un sous- investissement récurrent dans l’entretien et la rénovation des bâtiments et que la crise sanitaire est venue mettre encore davantage en lumière (espaces, qualité de l’air, accueil du public, …). Ce sous- investissement est considérable dans le domaine de l’enseignement. Il est vrai également pour les hôpitaux publics, dont le patrimoine immobilier avec une moyenne d’âge de 50 ans représente 60 millions de m2 qui fera l’objet d’actions dans le sillage du Ségur de la santé. Un poids pour notre santé, notre climat, le confort des patients et des professionnels et pour les budgets publics qu’il est temps d’alléger avec des bâtiments publics performants !


Être exemplaire

Au-delà de la remise à niveau des performances du bâti, c’est aussi notre démarche vers la transition énergétique qui se joue maintenant, au moment où les défis environnementaux s’imposent à nous. Pour l’Etat, c’est donc aussi l’occasion d’être exemplaire dans la gestion de son parc immobilier et dans la mise en oeuvre de ses propres réglementations. Des horizons calendaires sont fixés par les Accords de Paris ou le décret tertiaire : engageons les actions clairement et résolument pour un horizon long terme !

Aujourd’hui, les projets validés par l’Etat dans le cadre du plan de relance ne comportent que des travaux de rénovation énergétique. Or, il faudrait qu’ils combinent travaux et exploitation pour aller plus loin dans la démarche et assurer une performance sur le long terme.
Et au-delà de la performance énergétique, c’est l’occasion de repenser l’aménagement des espaces, les lieux partagés, l’accueil du public, la qualité de l’air intérieure… le bâtiment dans son ensemble doit se repenser pour répondre aux nouveaux besoins.

 

Stimuler l’emploi dans les filières techniques du bâtiment

Avec une enveloppe de 300 millions pour les territoires, le plan se joue aussi en région. Et la rénovation énergétique c’est de l’emploi local, non délocalisable ! Une rénovation massive des bâtiments publics c’est donc évidemment aussi l’occasion de dynamiser l’économie dans tous les territoires.
En tant qu’acteur de proximité, nous mesurons à quel point ce Plan de relance est crucial pour nos 30 000 partenaires des PME et TPE locales. Fournisseurs ou sous-traitants, ces entreprises constituent un tissu dense puissant pour l’économie et l’emploi local.
Engager des projets de rénovation énergétique, c’est jouer la carte du « gagnant-gagnant » écologique et économique en combinant bénéfice pour le climat, stimulation de l’emploi dans tous les territoires, et élément de fierté pour les agents publics de travailler dans des bâtiments performants.
Pour les bâtiments publics, soyons donc porteurs de projets ambitieux ! Pour engager une démarche énergétique exemplaire et profitable sur le long terme à l’Etat et « redynamisante » à court terme dans les territoires. Avec un calendrier rapide et flexible pour que le plan puisse se poursuive au-delà de 2022.
« Il ne faut jamais gaspiller une bonne crise » disait avec sagacité Sir Winston Churchill : la crise de la Covid nous offre cette opportunité unique d’accélérer la transition vers des bâtiments sains et exemplaires pour l’environnement et ses usagers, ne la gâchons pas, saisissons-là pleinement !

 

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