Comment lutter contre les biais « naturels » des acteurs de la planification urbaine, qui sont pour la plupart nés et ont vécu tout leur vie dans la « civilisation de la voiture », et qui ont des réflexes conditionnés pour penser la mobilité à l’aune de cette expérience ?
Pour le Ministère des Transports allemand, la solution passe la formation, en l’occurrence, une formation universitaire. Comme le rapportent nos confrères de France Inter, sept chaires universitaires "gestion du trafic cyclable" sont désormais financées par ce ministère pour contribuer au changement des mentalités et accompagner la pratique croissante du vélo.
Accélérée, comme dans beaucoup d’autres pays, par la crise sanitaire qui pousse les personnes à éviter les transports en commun, la pratique régulière du vélo concerne presque la moitié des Allemands (44 %). Nos voisins d’outre Rhin disposent pour cela de 40 000 km de pistes cyclables (vs 17 000 en France).
Interrogée par la radio publique, Jana Kühl, première professeure nommée dans cette spécialité à l'Université Ostfalia de Salzgitter près d'Hanovre (Basse-Saxe), explique que l’objectif de cet enseignement est de « former des spécialistes qui sauront construire et gérer un système de trafic idéal pour les cyclistes. C'est aussi un vent nouveau qui souffle désormais sur l'organisation des modes de transports à l'avenir. Qu'est-ce qui est important si je veux développer la pratique du vélo dans ma commune ? Qu'est-ce que je dois considérer ? Comment dois-je intégrer la participation des citoyens pour veiller à ce que les différents intérêts de tous les usagers soient pris en compte ? ».
Autant de questions qu’on pourrait se poser tout aussi légitimement en France….