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Jaguar Network, les villes moyennes en ligne de mire

Smart city
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Kevin Polizzi, p-dg de Jaguar Network.
Il y a trois usages qui fonctionnent : la qualité de l’air, l’éclairage intelligent, et tout ce qui est lié la mobilité.

L’opérateur marseillais Jaguar Network, issu du marché des entreprises, s’intéresse aussi aux villes - notamment moyennes -, pour lesquelles il a conçu une sorte de station météo à usage multiple, qui mesure la qualité de l’air, le bruit ambiant, gère l’éclairage… La récente entrée dans le capital de Xavier Niel, le fondateur de Free, qui est majoritaire, lui donne maintenant la possibilité et les moyens d’accélérer son développement sur ce marché, comme l'explique Kevin Polizzi, p-dg de Jaguar Network.

Comment un opérateur tel que Jaguar Network s'est-il intéressé au sujet de la smart city ?

Nous avons commencé par développer des objets connectés pour les besoins internes de Jaguar Network, à la fois pour nos datas centers et pour les bureaux qui abritent notre siège social, l’immeuble Quanta. Nous avons donc fait de l’industriel d’un côté et du smart building de l’autre. Or, entre le smart building et la smart city, il n’y a qu’un pas. Nous avons donc commencé à déployer nos capteurs pour répondre aux besoins de nos clients entreprises, que ce soit sur la qualité de l’air ou sur d’autres analyses urbaines. Nous nous sommes alors aperçus que les outils qui avaient été développés, déployés et utilisés pour Jaguar correspondaient exactement au marché de la smart city.

Ces outils, nous les avons développés à partir de 2007 pour une mise en production en 2012, lorsque nous avons construit notre data center à Marseille. Puis, en 2014, nous avons vu arriver la smart city, avec des élus qui avaient des capacités à exprimer des demandes techniques pointues. Pour moi, l’enjeu de la smart city, c’était de faire de la technologie à un prix bas pour qu’elle soit très largement diffusable et interopérable.
Nous sommes partis de la techno pour aller vers le marché, et nous avons co-construit nos offres avec nos clients. Nous utilisons aussi notre métier d’opérateur télécom pour découper les besoins en tranches fonctionnelles. Nous avons par exemple l’objet connecté, le réseau, la sécurité, le cloud, le dashboard. A partir de ces cinq familles d’usage, les clients choisissent par quoi ils veulent commencer. Est-ce que d’abord on construit le réseau ? Est-ce qu’on fait un POC ? C’est eux qui décident.

 

Parmi ces différents services que vous proposez (monitoring de l’air, du son), est-ce que certains servent plus facilement de porte d’entrée que d’autres ?

Il faut tenir compte de deux choses : il commence à y avoir des enjeux réglementaires, et la grande priorité – et c’est comme cela qu’on arrive à monter des projets smart city – c’est d’assurer la continuité du service public. Ensuite, il y a trois usages qui fonctionnent : la qualité de l’air, l’éclairage intelligent, et tout ce qui est lié la mobilité. Toutes les métropoles françaises ont de grosses problématiques liées à la mobilité. Lorsqu’on entre par l’une de ces trois thématiques, nous avons des retours très positifs.

 

Quel genre de collectivité visez-vous avec ce type d’offre ?

Nous visons uniquement les collectivités entre 20 000 et 100 000 habitants. Les petites villes n’ont pas assez de moyens et les grosses villes ont trop de complexité. Les villes de taille intermédiaire sont assez agiles et l’informatique y est présente de manière assez horizontale. Donc il n’y a pas de combat de chapelle entre un directeur de service qui veut garder ses données et un directeur des systèmes d'information qui veut les récupérer. Signalons au passage que, dans un premier temps, les données de la smart city sont d’abord conservées en local. Ensuite, une fois qu’on a rassuré et montré à tout le monde que cela fonctionne, elles migrent dans le cloud.
La smart city, c’est à la fois des questions de technologies de pointe et de gouvernance. Il faut beaucoup de pédagogie pour rassurer. Ce n’est plus une question de vision ni de cas d’usage.

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Christine Doussot, directrice de clientèle
christine.doussot@smartcitymag.fr
Tél. + 33 7 69 21 82 45

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