Dans les années 90, Hambourg a décidé de se transformer. La ville au passé industriel et portuaire voulait en effet aller au-delà de ces caractéristiques, en prenant en compte des problématiques environnementales et sociales pour repenser son urbanisme. En pleine croissance, Hambourg doit à la fois gérer une augmentation de sa population – deuxième plus grande ville d'Allemagne avec actuellement 1,8 million d'habitants -, son effet collatéral en matière de pression foncière et ses impacts comme la congestion routière et la pollution atmosphérique.
Parmi ses spécificités, la ville est une cité-Etat, ce qui la contraint territorialement. « Ca l’oblige à ne compter que sur elle-même, alors qu’ailleurs une métropole peut créer des polarisations, développer des coopérations avec d’autres villes », commente Chloë Voisin-Bormuth, directrice des études et de la recherche pour La Fabrique de la Cité. Une originalité qui a aussi des avantages. Au niveau fédéral, Hambourg porte les intérêts des villes et pèse un peu plus que les autres lors des discussions.
Ici, les élus successifs ont porté des stratégies pour dégager du foncier, pour inventer de nouvelles collaborations avec les acteurs privés pour faire émerger une ville plus durable, plus sociale. Ces efforts sont incarnés par Hafencity, le plus grand projet d’aménagement européen, mené sur d’anciennes friches. « C’est un projet de longue durée, qui a su s’adapter aux évolutions de la société, remarque Chloë Voisin-Bormuth. Par exemple, il a pris en compte les besoins du territoire pour augmenter le nombre de logements sociaux prévus. » La ville de demain hambourgeoise s’imagine avant tout dans la mixité, tant sociale que dans les usages.