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Nouvelles micro-mobilités : un challenge pour les collectivités

Mobilité

Trottinettes et skateboards électriques, segways, overboards ou autres gyroroues ont envahi les villes de l’hexagone depuis peu. Face à l’engouement des Français, se pose la question pour les collectivités de l’intégration de ces nouveaux engins dans l’espace public. A l’occasion de la 2e édition d’inOut, salon international des mobilités du futur, qui se tiendra à Rennes du 28 au 31 mars, analyse et décryptage des enjeux.

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1,5 millions de Français ont déjà succombé aux sirènes des Nouveaux Véhicules Electriques Individuels (NVEI). Ainsi, désormais, 3 % de la population se déplace plus ou moins régulièrement à l’aide d’une trottinette électrique, d’un gyropode, d’un overboard, etc. En 2017, le marché a progressé de 232 % en volume (402 386 unités vendues contre 121 341 en 2016). Une croissance qui devrait se confirmer en 2018, selon la toute première étude publiée en octobre dernier et réalisée par l’agence Smart Mobility Lab, pour le compte de la Fédération des Professionnels de la Micro-Mobilité (FP2M), fondée fin 2017. Au sein du marché global des Engins de Déplacements Personnels (EDP), tiré par les trottinettes mécaniques, les NVEI sont passés de 9 % de parts de marché en 2016 à 23 % en 2017. Ils devraient atteindre plus de 30 % en 2018 (les chiffres définitifs pour cette année seront connus fin 2019).
Comment expliquer un tel essor ? « 60 à 70 % des déplacements quotidiens sont effectués sur de courtes distances - moins de 10 km. Or, ces véhicules électriques d’un nouveau genre apportent une solution aux problématiques actuelles de la mobilité urbaine. Au-delà de leur côté ludique et simple d’utilisation, ces modes de locomotion s’avèrent particulièrement pratique. Plus compact et facile à transporter qu’un vélo, ils permettent de se déplacer aisément et rapidement au coeur des villes » relève Stéphane Schultz, consultant en innovation dans les transports et fondateur du blog 15marches sur les nouvelles tendances de la mobilité. Offrant une alternative non polluante à la voiture et aux transports en commun, ils s’inscrivent également dans un contexte de transition écologique et énergétique. Enfin, une fois l’achat amorti, ils sont économiques : ni carburant, ni stationnement.

 

Une adaptation nécessaire des pouvoirs publics

Face à ce phénomène, les villes doivent s’organiser à plusieurs niveaux. En termes de réglementations d’abord. Les NVEI doivent-ils rouler sur les trottoirs, les routes ou les pistes cyclables ? Quelle doit être leur vitesse maximale, sachant que certains atteignent les 35 km/h ? Le port du casque doit-il être obligatoire ? ... Autant d’interrogations auxquelles le projet de loi d’orientation des mobilités – arrivé au Sénat le 6 mars 2019 - n’apporte pas de réponses concrètes. En effet, le gouvernement privilégie plutôt la création « d’un cadre qui permette aux maires de définir les conditions de circulation de ces nouveaux engins, afin de les adapter aux conditions réelles du terrain. Un décret en cours de préparation permettra cette adaptation et définira des autorisations de circulation par défaut » selon l’étude d’impact associée au projet de loi.
Par ailleurs, la multiplication des NVEI démontre la nécessité « de penser la ville différemment. Avec la mise en place de nouveaux aménagements, innovants et plus inclusifs. L’attention devra être portée sur la qualité de revêtement des sols, la gestion des obstacles, la création de continuités appropriées. Il s’agira aussi de faire preuve de bon sens, afin de faire cohabiter intelligemment chaque usager, de façon sécurisée et apaisée. L’important est de faire passer l’Homme avant la voiture, la machine » insiste Stéphane Schultz. Alors que les collectivités cherchent justement à limiter l’emprise de l’automobile, elles ont tout intérêt à accompagner l’intégration de ces pratiques émergentes qui, en facilitant les déplacements des citadins tout en étant respectueuses de l’environnement, se révèlent en adéquation avec certains enjeux de la smart city. D’autant que plusieurs start-up planchent déjà sur de nouveaux NVEI high-techs et connectés.

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