Pourquoi avoir organisé un congrès national des élus au numérique ?
Au sein de Villes Internet, nous travaillons avec des villes qui disposent souvent d’un élu référent au numérique, sans pour autant en avoir toujours la "délégation" dénommée comme telle. Il est alors rattaché à la communication, à la citoyenneté, ou autre.
Ces élus échangent depuis longtemps sur les politiques publiques du numérique, abordées d’abord par le prisme des enjeux de la dématérialisation. Ils sont de plus en plus nombreux à s’investir sur le sujet, surtout dans les communes de taille moyenne, et ils avaient envie d’aller plus loin dans leurs réflexions. C'est ce qu’a permis le premier congrès.
Quelles sont leurs principales préoccupations ?
Au-delà de la transformation numérique de l’administration, ce qui préoccupe les élus, c’est la relation avec le citoyen. Ils doivent choisir quelle utilisation faire des solutions digitales, pour aller vers plus d’horizontalité ou d’interaction avec leurs administrés. La question sous-jacente, c’est comment faire de la politique autrement ? Autre thématique grandissante, l’éducation critique aux outils numériques. Comment, par exemple, informer la population qu’il existe des alternatives aux propositions américaines ?... Ce sont les sujets du moment.
Une motion, comprenant des revendications à soumettre au gouvernement, a été adoptée lors du congrès. Elle appelle notamment l’État à contribuer davantage aux besoins humains et financiers des collectivités en matière numérique. Quelles suites donner à ces revendications ?
Dans la motion figure un point de convergence : les élus veulent un service numérique public numérique local. Mais elle comporte également des éléments quelque peu contradictoires : ils souhaitent une plus grande action de l’Etat, pour le financement notamment, tout en aspirant à plus d’autonomie, à plus de décentralisation. Un débat est donc nécessaire pour évoquer les enjeux politiques derrière cela et le rôle de l’échelon local. Lors du congrès, deux autres points d’accord ont émergé : d’une part, il faudrait que chaque commune dispose d’un élu au numérique, et d’autre part, que chaque candidat aux élections municipales propose un programme politique dédié à cette thématique. Mais sera-t-on prêt pour 2020 ?