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Mulhouse déploie une application multimodale unique en Europe

Mobilité

L’agglomération de l’Est de la France propose à ses habitants une application mobile regroupant les principales offres de transport du territoire, du bus au tramway, en passant par les vélos en libre-service et même bientôt le TER. Objectif : rendre les transports publics plus attractifs en simplifiant le parcours client. Les usagers n’ont ainsi plus besoin d’acheter de tickets et tous les déplacements sont gérés via l’appli.

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Le service permet aux usagers de retrouver, sur une seule application mobile, les principaux services de transport de l’agglomération : tramway, bus, tram-train et transport à la demande, vélos en libre-service, voitures en libre-service ainsi que du stationnement.

« Quatre années ont été nécessaires pour rassembler nos offres de transport dans une seule application mobile. Cela a l’air simple aujourd’hui, mais il a fallu créer un lien de confiance entre les différents partenaires. Avancer ensemble est facile à dire, plus difficile à faire », a déclaré Fabian Jordan, président de Mulhouse Alsace Agglomération (m2A). Il s’exprimait jeudi 20 septembre, à l’occasion du lancement du "compte mobilité" sur son territoire.
Ce nouveau service, unique en Europe, permet aux usagers de retrouver sur une seule application mobile (Android et iOS) les principaux services de transport de l’agglomération : tramway, bus, tram-train et transport à la demande (réseau Solea géré par Transdev), vélos en libre-service (système Vélocité de JCDecaux), voitures en libre-service (réseau Cityz) ainsi que du stationnement (parkings Citivia d’Indigo). Dans les mois à venir, la solution devrait intégrer le stationnement en voirie, la location de vélo à assistance électrique (VAE), des bornes de recharge pour véhicules électriques, des taxis, des VTC et peut-être même les TER.
Principe du "compte mobilité" : l’utilisateur s’inscrit une seule fois, en ligne ou depuis l’application, en sélectionnant ses modes de transport et en renseignant ses coordonnées bancaires. Ensuite, il peut utiliser librement tous les modes de transports sélectionnés, sans avoir à acheter de tickets, en recevant une facture unique en fin de mois. Pour éviter les mauvaises surprises, l’application permet de définir un budget maximum et de recevoir, par exemple, une alerte lorsque ce budget atteint 80 % du plafond indiqué.


Un défi plus organisationnel que technique

« L’idée est de donner envie aux habitants de tester de nouveaux modes de transport sans avoir à se soucier d’acheter des tickets. Le compte mobilité devrait ainsi développer la multimodalité sur notre territoire », confie Christophe Wolf, directeur du pôle mobilités et transports de m2A. Grâce au service, l’agglomération entend favoriser les modes de transports alternatifs à la voiture individuelle, dans une perspective de réduction de la pollution atmosphérique. M2A espère également désengorger les principaux axes routiers et ainsi fluidifier les trajets domicile-travail (Lire notre dossier sur la mobilité domicile-travail dans SCM N°19).
Selon les responsables de l’agglomération, le plus grand défi du projet a été de faire collaborer les nombreux partenaires, afin qu’ils interconnectent leurs offres dans l’application. « Il y a eu des tensions, mais toujours constructives », confie Denis Rambaud, vice-président de m2A, délégué aux transports et aux mobilités. Pour trouver un terrain d’entente, chaque partenaire reste totalement maître de ses données clients et de ses formules tarifaires. Le compte mobilité n’intervient ainsi qu’en surcouche des autres systèmes en leur offrant ainsi un nouveau canal de distribution. « C’est finalement plus simple à mettre en place que les solutions de billettique unifiée, où tout le monde doit s’entendre autour d’un titre de transport unique », conclut-on à m2A.
Ce projet a coûté 670 000 euros pour sa mise en place, dont 260 000 euros financés par l’agglomération, 240 000 euros par Transdev et sa filiale Cityway (développeur de l’application), 100 000 euros par la Banque des territoires et 70 000 euros par l’État. Selon m2A, la solution pourrait faire des émules, la ville de Nancy serait ainsi très intéressée par le principe.

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