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Tata Communications, intégrateur de solutions smart en Inde

Smart city
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Eric Torres, vice-président IoT de Tata Communications.
Si la partie informatique peut se faire en Inde, créer "l’objet" connecté en lui-même s’avère plus compliqué.

Depuis plusieurs décennies, Tata Communications déploie des réseaux dans toute l’Inde pour connecter les 1,3 milliard d’habitants du pays. L’entreprise est également un acteur majeur des smart cities, comme nous l’explique Eric Torres, vice-président IoT de l’entreprise.

Quelle est la vision indienne de la smart city ?
En Inde, on agit d’abord en fonction de ce qui est rentable et de ce qui engendre des économies. Le pays investit donc sur le volet énergétique. Près de 10 millions de LED ont par exemple été déployés. Des compteurs électriques ont également été installés afin de mieux facturer ; en effet, près de 25 % de la production d’électricité est "perdue", pour ne pas dire volée. Le smart grid a davantage pour objectif d’éviter les fraudes que d’aider la population à maîtriser ses consommations...

Enfin, les ressources hydriques étant contraintes, l’eau est une autre préoccupation majeure ici. L’Inde commence à équiper ses fleuves, dont le Gange, de capteurs pour mesurer la qualité de l’eau. La prise de conscience de l’enjeu sanitaire pousse à ce type de déploiement.

 

La région du Rajasthan, au nord-ouest du pays, a annoncé vouloir développer plus de 3 000 villages intelligents. Est-ce révélateur d’un élan national ?
Le gouvernement a également annoncé il y a quelques années un programme en faveur de l’émergence de 100 villes intelligentes. Le problème, c’est que les collectivités locales doivent financer ce type de projets à hauteur de 50 %. Or, elles peinent à trouver les budgets... Il faut imaginer des solutions, par exemple les revenus publicitaires, qui permettent d’investir dans le déploiement du WiFi gratuit dans les villes. Mais le sujet est complexe, et aujourd’hui ce sont plutôt les entreprises que les acteurs publics qui portent des projets "smart city". Elles y voient leur intérêt financier.

 

Comment votre entreprise, Tata Communications, s’inscrit-elle dans cet écosystème ?
Nous déployons des réseaux de communication, notamment le plus grand réseau LoRa du monde en partenariat avec Kerlink [400 millions de personnes, 2 000 collectivités, ndlr]. Cela facilite le déploiement d’objets connectés, pour lesquels nous nous positionnons comme un intégrateur. La ville de Jamshedpur, à l’ouest de Calcutta, reflète bien l’étendue de nos champs d’action. Il n’y a pas de municipalité, c’est nous qui la gérons. Nous y déployons notamment des capteurs sur les réseaux d’eau et les transformateurs électriques.
La sécurité des femmes étant un enjeu majeur en Inde, nous avons également conçu un objet connecté, à porter autour du cou ou dans un sac à main, qui peut être activé pour signaler une agression. Nous l’avons élaboré avec Abeeway, une entreprise française spécialisée dans la géolocalisation.

 

Vous citez deux sociétés françaises, Kerlink et Abeeway. Cela signifie-t-il qu’il y a une opportunité à saisir en Inde pour nos entreprises ?
Si la partie informatique peut se faire en Inde, créer "l’objet" connecté en lui-même s’avère plus compliqué. C’est sur ce domaine que les sociétés étrangères peuvent se positionner. Nous les accompagnons en nous occupant de la certification des produits, en leur facilitant l’accès à des usines locales, et en optimisant les tarifs. C’est la principale difficulté ici : arriver à proposer un objet connecté au bon prix. Nous ne souhaitons pas devenir un fabricant de capteurs, simplement un intégrateur, mais nous avons quand même créé quelques objets connectés pour nous assurer de leur qualité, en attendant que le secteur devienne plus mature.

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Christine Doussot, directrice de clientèle
christine.doussot@smartcitymag.fr
Tél. + 33 7 69 21 82 45

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