Près de 500 000 véhicules électriques circulent aujourd’hui en Europe ; et dans les 30 prochaines années, leur nombre devrait augmenter constamment, jusqu’à sceller la fin des voitures thermiques. Dès lors, l’enjeu est de préparer la demande massive d’énergie que nécessitera cette forme de mobilité, afin de ne pas créer de dysfonctionnement au niveau des réseaux électriques. Ce défi a été soumis à Dalberg Data Insights, dans le cadre du programme CityMakers.
La start-up a analysé les données issues de 125 stations publiques de recharge, mises à disposition par la ville de Paris, et de 3 500 batteries électriques des voitures Renault ZOE, afin d’étudier les comportements des usagers liés à la mobilité électrique. En croisant les datas des voitures et celles des infrastructures, Dalberg Data Insights en a déduit quelques enseignements : 98 % des gens rechargent à la fois chez eux et dans l’espace public ; la plupart des recharges se sont 1 jour sur 2 alors que la batterie est encore à 50% de ses capacités ; les véhicules sont surtout rechargés en heure pleine... Ce type d’informations a conduit la start-up à développer un outil de suivi des comportements des utilisateurs et de tarification dynamique de la recharge, espérant ainsi inciter les usagers à décaler ou à réduire la recharge de leurs véhicules.
Optimiser la gestion et l’entretien des infrastructures
Autre défi lié à la mobilité : l’entretien de la chaussée. « Jusqu’à présent, lorsqu’on voulait connaître l’état des routes, il fallait procéder à des relevés ponctuels, chers, et parfois manuels et moins précis. Notre idée est d’automatiser ces relevés via les capteurs de nos véhicules » explique Anthony Vouillon du groupe Renault. Pour une ville, l’intérêt de la démarche est d’optimiser ses interventions sur la voirie et de réduire les coûts d’entretien grâce, notamment, à de la maintenance prédictive.
Renault et Logiroad, éditeur de logiciel pour la gestion des routes, ont donc sillonné 20 km de voiries parisiennes, récoltant des données en temps réel à partir de capteurs de type accéléromètre et de capteurs de type caméra. Ces données sont venues agrémenter une plate-forme de visualisation de l’état du réseau routier. À terme, l’idée est d’équiper toute sorte de véhicule de capteurs afin de densifier les informations collectées ; et améliorer, ainsi, la qualité de l’analyse. L’expérimentation devrait se poursuivre dans la capitale, avec des capteurs positionnés sur 10 véhicules municipaux.