Un pied dans leur service, un pied dans un incubateur nommé la Fabrique numérique, sept agents du ministère de la Transition écologique et solidaire, et du ministère de la Cohésion des territoires, vont consacrer du temps à transformer leurs services publics. Ils sont lauréats d’un appel à projets lancé en novembre dernier et visant à rechercher, au sein de l’administration, des idées d’outils numériques pour mieux répondre aux besoins des usagers.
« Les agents, parce qu’ils sont au contact direct de la population, ont l’opportunité de porter au plus près des territoires la mise en œuvre de ces services numériques dont nos concitoyens ont besoin » a commenté Julien Denormandie, le secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Cohésion des territoires, venu inaugurer la Fabrique numérique. À ses côtés, Brune Poirson, secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, envisage cette première expérimentation comme un moyen de créer des services publics simplifiés et efficaces tout en participant à l'épanouissement des agents et au lien avec les usagers.

Incubateur, lean start-up, developpeurs : l’esprit entrepreneur

La secrétaire d'État a rappelé le défi de taille que va tenter de relever l’incubateur : « d’une part, exploiter les talents, les intelligences, les compétences au sein des ministères, et d’autre part, utiliser les données à disposition pour créer de nouveaux services et de nouveaux emplois ». Pour cela, la Fabrique numérique va aider les agents lauréats à développer leurs idées.

Issus de l’administration centrale ou de pôles décentralisés, ils vont être accompagnés durant 6 mois par la DINSIC (direction interministérielle du numérique et du système d'information et de communication de l'Etat), qui délivrera un « coaching agile » et une « approche lean start-up ». Des développeurs – qui restent à recruter – viendront compléter le dispositif mis au service de ces nouveaux intrapreneurs. Lors de session « open lab » récurrentes, ils expérimenteront leurs produits - portant sur la pénurie d’eau en période de sécheresse, la déclaration et le suivi des rejets dans l’air des industries, l’identification par les collectivités des aides adaptées à leur projet pour leur territoire, etc. - directement auprès d’usagers, dans une logique d’amélioration continue vantée par les entreprises du numérique. Un premier bilan se fera dans six mois, afin d’évaluer ces propositions, notamment sur leur capacité à prendre en compte des usagers éloignés, aujourd’hui, du numérique.