À l’origine positionnée sur le marché des réseaux sans fil en Afrique, Qowisio s’est orientée depuis 2015 vers l’internet des objets avec pour volonté de proposer une offre unique, alliant objets connectés, connectivité et données. Devenue experte dans le domaine des bâtiments, elle adresse aujourd’hui naturellement les bailleurs sociaux. « Nous concevons des capteurs connectés, capables de prendre des mesures et équipés d’un logiciel embarqué afin de stocker les informations collectés, détaille David Hanopé, directeur marketing chez Qowisio. Nous y ajoutons une couche de transmission pour envoyer ces données ainsi qu’une batterie. » Opérateur de son propre réseau, longue portée et très bas débit, l’entreprise peut apporter de la connectivité dans des zones difficiles comme les sous-sols à moindre coût. Elle propose également un cloud et une application mobile pour le stockage et la gestion des données ; et peut donc répondre à une problématique, d’un bout à l’autre de la chaîne technologique.
Plutôt que de créer de nouveaux usages avec son offre, Qowisio a souhaité penser à l’existant, comme le souligne son co-fondateur, Cyrille Le Floch : « L’internet des objets permet aussi d’apporter des bénéfices aux choses qui peuvent paraître basiques, comme une VMC. » Le système de ventilation, mais également les trappes de désenfumage ou les ascenseurs peuvent être équipés de capteurs ; des innovations qui séduisent notamment les bailleurs sociaux. L’Immobilière Podeliha en est l’illustration. Certifiée ISO 50001 en 2016, elle a l’obligation de réduire de 10% les consommations d’énergie de ses 20 500 logements d’ici 2020. Motivée par ses objectifs de performance énergétique et par une volonté de mieux gérer la maintenance des habitations et de satisfaire ses locataires, elle a équipé 197 logements et 5 bâtiments de capteurs en tout genre.
VMC, trappe de désenfumage, chaufferie
« 35% des problèmes que nous rencontrons proviennent de l’humidité, constate Stanislas Fournier, chef du service maintenance de l’immobilière Podeliha. Nous avons donc ajouté des capteurs sur les VMC et pu observer immédiatement que deux d’entre eux étaient hors service. » Une application mobile permet de suivre les équipements à distance, d’anticiper leur usure dans une logique de maintenance prédictive et d’être alerté de leurs dysfonctionnements, évitant ou réduisant ainsi les travaux de réparation. Autres usages des capteurs : la supervision de la chaufferie, de 12 trappes de désenfumage, et des sondes d’ambiance (température et humidité). Et à chaque usage supplémentaire des capteurs, un module est ajouté sur l’application mobile de supervision. « Lors du déploiement des sondes d'ambiance, on a regardé si la température était équilibrée entre nos 5 bâtiments, et on a observé qu’elle était de 23 degrés à des endroits et de 20 degrés à d’autres... raconte Stanislas Fournier. Nous avons donc effectué un rééquilibrage pour harmoniser à 20 degrés partout. » Résultat : 5 000 euros d’énergie économisée par rapport à 2012.
Convaincu par ce retour sur investissement, le bailleur a décidé de poursuivre dans la voie des objets connectés. Il devrait équiper son parc immobilier de capteurs sur 700 trappes de désenfumage et 400 VMC d’ici 2018. Quant à Qowisio, ses équipes réfléchissent constamment à la réutilisation des briques technologiques (pour veiller au niveau d’eau des pompes de relevage, faire de la télérelève sur les compteurs d’eau, etc.) et au développement de nouveaux prototypes. Trois mois suffisent à proposer un nouvel objet connecté. De quoi être réactif aux besoins de ses clients.
