En visite sur un site d’Air Liquide, le 8 mars dernier, Bruno Le Maire a rendu publique la carte des 15 premiers projets français sélectionnés dans le cadre du PIIEC sur l'hydrogène. Lancé en décembre dernier, ce « Projet important d'intérêt européen commun », dédié au H2, se veut une « véritable rampe de lancement » pour la filière de l'hydrogène décarboné en Europe, a rappelé le gouvernement dans un communiqué.
Et parmi plus de 100 projets présentés en août 2021 à la Commission européenne : 15 initiatives françaises ont donc été sélectionnées. Parmi elles : la gigafactory d'électrolyseurs à Belfort (avec l'entreprise McPhy), l'usine de production d'hydrogène décarbonné à Dunkerque (avec Air Liquide) ou encore le projet de R&D autour de la mobilité H2 à Flins-sur-Seine (Hyvia - Renault Group et Plug Power). « De nouvelles vagues de projets sont par ailleurs en cours de construction avec l’ensemble des Etats participants, et viendront conforter l’ambition européenne du PIIEC sur l’hydrogène dans les prochains mois », a précisé le gouvernement.
« Concilier action climatique et ambition industrielle »
Les 15 projets sélectionnés portent principalement sur le développement de gigafactories, l’accélération de la mobilité hydrogène et la décarbonation de l’industrie. Ils s’inscrivent ainsi dans la « Stratégie nationale de développement de l'hydrogène décarboné » présentée le 8 septembre 2020 par le gouvernement. Une stratégie qui bénéficie d’une enveloppe de 7 milliards d’euros de soutien public alloués d’ici 2030. Son ambition : « assurer la souveraineté technologique française et déployer une capacité de 6,5 gigawattheures d’électrolyseurs sur le territoire national ».
Dans le cadre du plan d’investissement France 2030, une enveloppe d’1,9 milliard d’euros de soutien public est également prévu pour la décarbonation de la mobilité lourde et des secteurs les plus émetteurs de l’industrie. « Concilier action climatique et ambition industrielle : c’est le combat que nous menons depuis 2017. Le renforcement de notre tissu industriel dans l’ensemble du bassin du Havre, grâce au développement de l’hydrogène notamment, y contribuera grandement », a estimé Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie.
C’est le cas de l’unité de production d’hydrogène par électrolyse du site de Port-Jérôme-sur-Seine (76) d’Air Liquide sur lequel s’est rendu Bruno Le Maire et qui fait aussi partie des 15 projets sélectionnés. « Ce projet évite des émissions tout en réduisant notre dépendance aux énergies importées : remplacer le gaz par une électricité nucléaire et renouvelable conforte notre indépendance énergétique et ainsi notre souveraineté », a déclaré le ministre de l’Économie.
7 milliards d’euros d’investissements publics et privés
Dans le cadre du PIIEC hydrogène, plus de 7 milliards d’euros d’investissements publics et privés pourront être déployés par les services de la Commission européenne. « L’instruction des projets doit maintenant se faire rapidement afin de déclencher les investissements nécessaires à la réalisation des ambitions de nos industriels et du gouvernement », a souligné Philippe Boucly, Président de France Hydrogène, association française regroupant les acteurs de la filière. « Cette étape est importante et devra être suivie d’autres appels à projets sur le déploiement de véhicules et de stations de recharge hydrogène et plus largement sur les infrastructures de transport et de stockage d’hydrogène ».
